Le député-maire UMP de Nice a accusé la ministre de la Justice d''incitation à la violence" par sa "mansuétude" à l'égard des délinquants. La garde des Sceaux a répliqué en dénonçant des "propos antirépublicains" qui mettent "en danger l'Etat de droit".
Une semaine après les faits, l'affaire du bijoutier qui a tué l'un de ses braqueurs à Nice a pris un tour politique et polémique, mardi à l'Assemblée nationale. Le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a mené une charge virulente contre la ministre de la Justice, Christiane Taubira. La garde de Sceaux n'a pas manqué de riposter.
"Un geste de désespéré"
Christian Estrosi a, une fois de plus, apporté son "soutien moral" au bijoutier braqué, un "honnête commerçant", "maltraité, tabassé, tuméfié dans son intégrité physique (sic) et touché dans son intégrité morale", et qui est l'auteur, selon l'élu niçois, d'un "geste de désespéré"."incitation à la violence"
Il a ensuite attaqué la ministre, coupable d'une "obsession négative à l'égard de la prison" et accusée "d'envoyer des signes de mansuétude à la délinquance". "Supprimer les peines plancher contre les multirécidivistes", "supprimer les tribunaux correctionnels pour les mineurs", "vouloir mettre des peines de probation en lieu et place de cinq ans d'emprisonnement", "c'est une incitation à la violence", a-t-il dénoncé.
"Propos antirépublicains"
La garde de Sceaux a fustigé une "attitude" et des "propos antirépublicains" qui mettent "en danger l'Etat de droit". Elle a ensuite défendu son projet de loi contre la récidive, qui "ne concerne que des délits punissables de cinq ans" et dénoncé "l'amalgame" fait par Christian Estrosi "avec un vol avec arme pour lequel la peine encourue est de vingt ans de réclusion criminelle".