Blessée à Nice le 23 mars dernier lors d'une manifestation de Gilets jaunes dans des circonstances que la justice devra établir, la militante d'ATTAC Geneviève Legay tient une conférence de presse. Elle a fait le point sur sa santé, et sur l'intervention du président de la République.
Le 23 mars dernier, la vie de Geneviève Legay, militante d'Attac de 73 ans, bascule. Lors de 19e rassemblement des "gilets jaunes", elle manifeste place Garibaldi à Nice. A cet endroit précis, les "gilets jaunes" n'ont pas l'autorisation octroyée par la préfecture pour se rassembler. Geneviève Legay chute violemment pendant une charge policière et elle est grièvement blessée.
Une conférence de presse
A Nice, de l'hôpital Cimiez où elle est suivie médicalement, la septuagénaire a pris la parole lors d'une conférence de presse, tenue en présence de ses avocats, de Raphaël Pradeau, porte-parole d’Attac, de Gérard Ré, de la CGT des Alpes-Maritimes et de Bruno Della Sudda, d’Ensemble ! 06).
Elle explique avoir perdu partiellement la vue. En larmes, elle dénonce les analyses toxicologiques qu'elle a subies à son arrivée à l'hôpital à son insu. Mais la militante d'Attac n'a en rien perdu sa pugnacité.
Une citoyenne de base
Le mouvement des Gilets jaunes est un mouvement magnifique
déclare t-elle en rappelant qu'elle est une citoyenne de base et qu'elle ne veut pas d'une place de leader. Elle analyse point par point les annonces du président Emmanuel Macron.
Il n'a pas répondu aux attentes du peuple en matière de justice sociale, fiscale, écologique ou des services publics. Il nous méprise depuis deux ans... Les Gilets jaunes veulent vivre et non survivre poursuit-elle.
Avant de donner la parole à ses conseils Me Arié Alimi et Mireille Damiano, Raphaël Pradeau (porte-parole d’Attac France), Gérard Ré (secrétaire général de la CGT 06) et Bruno Della Sudda (membre du conseil national d’Ensemble ! et coanimateur d’Ensemble ! 06), elle a terminé son discours par ces mots :
"Un autre monde est possible. Fin du monde et fin du mois, c'est le même combat".
Une première conférence de presse le 20 avril
Une première fois devant les médias, évoquant l'accident dont elle a été victime, elle avait expliqué ne se souvenir de rien, mais que pour elle, sa blessure ne peut que résulter d'un coup de matraque.
Son avocat Me Arié Alimi a prévisé qu'une plainte pour subornation de temoins venait d'être déposée. Il est en effet contesté par Geneviève Legay l'intervention des forces de l'ordre dans sa chambre d'hôpital le lendemain des faits pour un interrogatoire selon son avocat "dans des conditions déplorables"'.
Et de redire qu'il faut que l'affaire soit dépaysée "que la justice soit rendue. Que code pénal ou celui de procédure pénale sont les mêmes à Nice qu'ailleurs".
► Son avocat Me Arié Alimi :