Un Donald Trump en clown en 2019 ou encore l'ayatollah iranien en 1980... Chaque année, pour le carnaval de Nice, les caricatures politiques vont bon train. Pourtant, cette année, elles semblent être moins présentes. Retour avec Annie Sandro, historienne carnavalière, sur ces représentations parodiques.
Le Carnaval de Nice (Alpes-Maritimes) fête cette année ses 150 ans. Connu notamment pour ses caricatures de personnages politiques, cette année il semble avoir fait l'impasse.
Mais beaucoup d'entre elles ont marqué les esprits. Récemment, on se souvient de celle de Donald Trump déguisé en clown en 2019. Plusieurs années auparavant, en 1980, c'est celle de l'ayatollah iranien Khomeini qui avait suscité des réactions.
Nous avons posé trois questions à Annie Sandro, historienne du carnaval.
1 Depuis quand y a-t-il des caricatures dans le carnaval de Nice ?
C'est récent, à partir de l'an 2000, à l'initiative de Bernard Morel, ancien directeur du carnaval et de l'Office du tourisme. Il a souhaité la participation d'humoristes de la presse étrangère et nationale. Alors on a pu voir des représentations de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, François Hollande...
Bernard Morel aimait le côté subversif de la fête, il voulait développer la dimension médiatique du carnaval.
2 Nous avons aussi retrouvé une archive montrant la caricature de l'ayatollah Khomeini en 1980, qui avait créé scandale. Que s'est-il passé ?
Ça a créé de grosses réactions chez les Iraniens qui vivaient ici. À cette époque, le petit fils de l'ayatollah était étudiant à Nice. Le maire avait été menacé de mort ! Alors, au dernier moment, l'Ayatollah a été remplacé par une caricature de Jacques Médecin, le maire de l'époque de Nice.
Mais lors du premier carnaval en 1873, c'était impensable. Plusieurs édits municipaux interdisaient toute allusion politique et religieuse.
3 Le carnaval est-il toujours aussi impertinent ?
Je trouve que ça s'est un peu calmé maintenant. Ils sont vraiment partis sur l'aspect merveilleux du carnaval. Il faut dire que Nice a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Le carnaval a désormais un côté moins subversif.