Après treize interdictions successives, toutes invalidées par la justice, le préfet des Alpes-Maritimes a finalement cédé et renoncé à s'opposer à la dernière manifestation pro-palestinienne annoncée à Nice ce samedi après-midi.
Mais le préfet Hugues Moutouh avait toujours tenu à les interdire, évoquant dans ses arrêtés "un climat grave et particulièrement inquiétant que les manifestations, uniquement en soutien au peuple palestinien, contribuent à exacerber".
"Le sujet est plus brûlant ici qu'ailleurs", avait-il expliqué fin novembre à l'AFP, rappelant que les Alpes-Maritimes étaient "dans le trio de tête des départements" en matière d'actes antisémites.
Jointe par l'AFP, la préfecture a confirmé que le rassemblement de samedi n'était pas interdit, sans préciser la raison de ce revirement.
Hugues Moutouh, le préfet des Alpes-Maritimes, a déjà précisé les semaines passées que selon lui ces rassemblements "ont un caractère antisioniste". En novembre, l'arrêté du préfet des Alpes-Maritimes interdisant la manifestation pro palestinienne prévue notamment le samedi 11 novembre à Nice avait été suspendu par le tribunal administratif.
Ce dernier indiquait, dans son communiqué, que "les interpellations récentes et faits antisémites relatés par le préfet ne peuvent être regardés comme suffisants pour interdire la manifestation".
800 euros à l'État
Chaque invalidation coûtait 800 euros à l'État au titre du remboursement des frais d'avocat du collectif, auquel le tribunal avait ajouté dans ses décisions les plus récentes 800 euros de dédommagement aux deux organisatrices.
En décembre, une manifestation, d'abord interdite par la préfecture de police, avait aussi finalement été autorisée, à Marseille.