L'ultra-trail de Nice Côte d'Azur n'a pas manqué de joie et de chaleur humaine en cette année 2024. Dans la nuit de samedi à dimanche, les spectateurs et bénévoles ont encouragé les centaines de coureurs, transformant de petits villages en lieux de fête.
"Allez Clément ! Vas-y Thomas !" crie une spectatrice, perchée sur un mur de pierres. Ces coureurs qu’elle encourage, elle ne les connaît pas mais elle espère bien leur donner un peu de son enthousiasme. "C’est aussi ça l’ultra-trail, on est là pour les soutenir !" explique-t-elle, veillant sur les arrivées en espérant apercevoir celui qu'elle est venue encourager.
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Plus loin, un papa avec ses deux enfants se serrent pour se tenir chaud. "On est dans le village depuis 15 minutes, mais on arpente les routes de l’arrière-pays niçois depuis ce matin 8h" explique le père alors que les enfants confirment que "maman n’est jamais fatiguée".
Cette nuit, le village de Tourrette-Levens (Alpes-Maritimes) résonne au son des cris, des applaudissements... et d’une cloche, vibrant à chaque arrivée d’un coureur. Sous la lueur des réverbères, c’est l’énergie de centaines de personnes qui se fait entendre.
Dans les hauteurs de ce petit village, la fraîcheur de la nuit se ferait presque oublier tant chacune et chacun y met du sien pour redonner un peu d’énergie aux coureurs.
"Ce qui compte, ce n’est pas tant la condition physique, mais le mental" > https://t.co/eRwfvSjuKk pic.twitter.com/gvKm0Psks8
— France 3 Côte d'Azur (@F3cotedazur) October 6, 2024
"Bravo ! Allez, vous êtes presque arrivés !" peut-on entendre lorsqu'ils arrivent. Les sportifs sont accueillis comme des stars. L’une des bénévoles s’est transformée en reine des encouragements. Impossible de la rater, avec ses cris et ses danses à tout-va. Pour chacune et chacun, ce sont les dernières heures qui peuvent être les plus longues.
Ils ont besoin de ça !
Une bénévole, cloche à la main
Le point de passage de Tourrette-Levens est une étape clé pour les coureurs. À ce moment-là, il leur reste une petite trentaine de kilomètres avant d’atteindre la ligne d’arrivée. C’est un point où les abandons sont fréquents.
Pendant que résonne de la musique techno, un stand prépare des churros et des frites. "Oui, c'est une ambiance de feu ici !"
Mais ça ne suffit pas à ce couple de sexagénaires, légèrement inquiet : le fiston de 35 ans n’est toujours pas arrivé. "On s’est trompés sur les horaires, mais lui, il est dans ses temps", précise le père.
Dans ses mains, il tient le parcours complet, où son fils a noté chaque horaire et prévu chaque étape. "Il devrait être là dans 10 minutes…" nous dit le papa, qui ne cache pas sa fierté à l’idée que sa progéniture réussisse une telle course.
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"Il voudrait faire le Mont Blanc un jour" explique la mère de son côté, avouant que les défis à répétition de son fils sont particulièrement intenses. "Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur des sports pour bien vieillir au niveau des articulations, conclut le papa. Mais bon, c’est comme ça !"
Une fois passés la musique et les encouragements, les coureurs s’engouffrent dans une salle des fêtes transformée en point de ravitaillement. Les tables sont couvertes de plaisirs sucrés et salés : pâtes bolognaises, gâteaux, fruits, saucissons, gaufres…
Cette nuit, les bénévoles - majoritairement originaires du village et des alentours - sont aux petits soins pour les coureurs. Alors que la fraîcheur de la nuit commence à se faire pleinement ressentir, certains coureurs n’hésitent pas à enlever le maillot. "J’ai super chaud !" nous dit l’un d’eux, originaire de Belgique.
Quand Leïla prend le relais de la cloche à l'approche de minuit, cette amatrice de trail se prend à rêver d'un 100k en 2025 : "C’est vous qui tiendrez la cloche pour me soutenir l’an prochain !" S’amuse-t-elle, consciente du défi immense qu’un tel parcours représente. J’espère y arriver, j’ai un an pour me préparer !"
L’ambiance de la nuit semble comme réveiller ses envies sportives.
Dans la salle, pas de cris de joie mais le soin bienveillant des bénévoles. "Tu veux que je te réveille dans combien de temps ?", demande avec douceur l’un d'eux à un coureur. "Dans 10 minutes s’il te plaît" lui répond-il, alors qu'il se dirige vers le premier étage pour une sieste express.
Ce sont environ 30 bénévoles qui sont sur le qui-vive pour encourager et soutenir les coureurs. "Ils sont souvent fatigués", explique une bénévole. "On essaye au mieux de les faire manger quand ils arrivent."
Vers 2h00 du matin, les coureurs se ruent sur les bouillons bien chauds pendant que certains spectateurs restent dans l’attente. "Elle n’est toujours pas là…" s’inquiète un homme. Dans le village, les bénévoles seront sur le qui-vive toute la nuit, jusqu’à 6 heures du matin.