"Encore un contrôle au faciès" : Cédric Herrou interpellé par les gendarmes dans la Roya et placé en garde à vue

L'agriculteur et militant de la vallée de la Roya, Cédric Herrou, a été menotté et interpellé ce mercredi 20 mars dans la vallée de la Roya avec plusieurs autres personnes.

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"Interpellation de la communauté Emmaüs Roya". C'est ainsi que l'on entend une personne filmant la scène qui s'est déroulée ce mercredi 20 mars sur une route située dans la vallée de la Roya, dans l'arrière-pays niçois, dans les Alpes-Maritimes.

À 16h, la préfecture des Alpes-Maritimes, par la voix du directeur du cabinet du préfet Hugues Moutouh, contactée par France 3 Côte d'Azur, assure que "l'opération est toujours en cours et qu'elle n'est pas terminée". 

Vers 14h30, des gendarmes mobiles qui patrouillent dans le cadre de leur mission de lutte contre l'immigration clandestine dans la vallée de la Roya, contrôlent un véhicule. Celui-ci s'avère être conduit par Cédric Herrou, et, à bord, il y a quatre personnes qui n'ont pas de documents d'identité.

Benoît Huber, directeur du cabinet du préfet des Alpes-Maritimes

Plusieurs personnes interpellées

Les gendarmes mobiles demandent alors que les passagers débarquent du véhicule pour procéder à leur identification. "C'est l'usage dans ce type de situation" pour le chef de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. "Et là, Cédric Herrou s'oppose à ce que les personnes soient débarquées du véhicule" poursuit le directeur de cabinet.

Les gendarmes ont ensuite procédé à l'interpellation de Cédric Herrou et de quatre autres personnes, selon nos informations.

Une scène filmée et postée sur le compte Facebook personnel de Cédric Herrou.

Le compte Facebook a également relayé ces interpellations, évoquant "encore un énième contrôle au faciès".

Zia Oloumi, l'avocat de Cédric Herrou, joint par téléphone dans la foulée de cette interpellation, nous explique que son client a certainement "manifesté son incompréhension, car ce sont des compagnons déclarés auprès de la préfecture".

Dans un tweet, Cédric Herrou, s'est filmé lui-même, menotté. Son avocat nous a confirmé la garde à vue.

Déclarés en France comme « Compagnons Emmaüs »

L'avocat s'étonne par ailleurs de cette arrestation, car elle intervient alors qu'il s'apprête à introduire une requête du fait parce que la camionnette se fasse arrêter régulièrement par des militaires de la force Sentinelle. 

Marion Gachet, co-fondatrice d’Emmaüs Roya a précisé à France 3 Côte d'Azur, que Cédric Herrou est salarié de la communauté et que "parmi les arrêtés, un des compagnons est un père de quatre enfants. Ils vivent tous à Breil-sur-Roya, sont déclarés en France comme « Compagnons Emmaüs » et en voient d'intégration."

À 16 heures, tout le monde était en cours de transfert vers le commissariat Auvare de Nice afin que les auditions puissent être menées et déterminer si ces personnes sont en situation régulière sur le territoire ou s'il s'agit de compagnons d'Emmaüs Roya.

Des vidéos de Cédric Herrou dénonçant l'attitude des militaires

En novembre dernier, le militant et agriculteur avait déjà filmé des échanges avec des militaires de la Légion étrangère, aux abords de la gare de Breil-sur-Roya. Cédric Herrou avait alors pointé le fait que des contrôles d'identité étaient réalisés sans OPJ - un officier de police judiciaire. Un préalable à tout contrôle de ce type.

La vidéo avait depuis dépassé les 4,4 millions de vues sur cette plateforme.

Samedi 9 mars, la co-fondatrice d'Emmaüs Roya filme une autre vidéo de 4 minutes à bord de la fourgonnette de l'agriculteur. On y voit deux équipages de l'opération Sentinelle vouloir procéder à un contrôle d'identité. "On vient voir si ces gens-là ont des papiers" explique l'un des militaires.

La réaction de Cédric Herrou est la même que celle formulée aux abords de la gare de Breil-sur-Roya quelques mois plus tôt, et leur explique que ce type de contrôle ne peut être effectué par des militaires, avant d'appeler les forces de l'ordre pour leur demander d'intervenir.

Cédric Herrou a par la suite affirmé vouloir porter plainte contre le préfet des Alpes-Maritimes. D'après nos informations, une requête est en cours d'élaboration pour connaitre les raisons de ces contrôles. Elle devrait être adressée au tribunal administratif.

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