L'ex-compagnon, de la femme tuée, ce 1er janvier 2022 à Nice, a été mis en examen pour assassinat. Le corps de son ancienne amie avait été découvert dans le coffre de la voiture de leur fils.
Ce lundi 3 janvier, le procureur de la République de Nice confirme l'ouverture d'une information judiciaire pour assassinat contre le sexagénaire. L'ex-compagnon de la victime s'était présenté à la caserne Auvare de lui-même. Selon le maire de Nice, la victime âgée de 45 ans était un agent de la collectivité.
Une séparation conjugale à l'origine
L'homme reconnaît avoir étranglé la victime suite à une dispute dont les raisons "sont encore à établir précisément " selon le procureur. Une séparation du couple intervenue au printemps 2021 serait à l'origine de la querelle.
Le couple élève trois enfants (de 24, 21 et 17 ans), c'est leur fille qui avait donné l'alerte le soir de la Saint-Sylvestre. Les forces de l'ordre avaient découvert le corps sans vie de la femme dans le coffre de la voiture du fils, stationnée dans le garage de la résidence situé au 193 boulevard de la Madeleine
Le suspect en détention provisoire
L'homme devrait être placé en détention provisoire suite à sa mise en examen a-t-on appris du Procureur de la République de Nice. La durée du mandat de dépôt criminel peut aller jusqu'à un an d'emprisonnement.
Des réquisitions de mandat de dépôt vont être prises par mon parquet pour, notamment, apaiser le trouble exceptionnel causé par l'infraction ainsi reprochée
Xavier BonhommeProcureur de la République de Nice
L'enquête devra déterminer le déroulé exact des faits pour déterminer s'il y a préméditation ou non.
3e féminicide de l'année ?
Le décompte macabre de la nouvelle année s'élèverait déjà à trois victimes de violences conjugales. Une victime à Nice donc, ainsi qu'une dans le Maine-et-Loire et l'autre en Meurthe-et-Moselle. Les associations, comme "Noustoutes" ou le planning familial des Alpes-Maritimes regrettent "le peu de réactions de la part des pouvoirs publics" et demandent plus d'engagement.
Selon Marylie Breuil, membre de l'association "Nous Toutes", les mesures ne sont pas à la hauteur de l'enjeu : "la prise en charge est inadaptée, encore trop de plaintes ne peuvent pas aboutir, et lorsqu'elles sont traitées la justice n'a pas les moyens de les aider".
Selon elle, 65% des femmes tuées auraient déjà contacté la police au moins une fois.
1 milliard d'euros nécessaire
Pour Clémence Rouland, présidente du planning familial des Alpes-Maritimes ce drame n'est malheureusement pas une surprise : "sans moyen, toutes les actions sont vaines".
Selon elle : "dans les Alpes-Maritimes, nous manquons cruellement d'hébergement d'urgence, de moyens pour accueillir les femmes, de moyens pour le suivi des auteurs et de moyens pour faire de la sensibilisation."
Au niveau national, les associations réclament une enveloppe d'un milliard d'euros pour lutter contre les violences faites aux femmes.
Après le 25 novembre qui est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, les associations célébreront le 8 mars (Journée internationale des femmes) et réfléchissent à organiser un évènement suite à ces nouveaux drames.
Le nombre de féminicides s'élèverait à 113 en 2021.