D'après Christian Estrosi, qui lance un appel à la solidarité nationale, les Alpes-Maritimes seraient le premier département français pour l'accueil de réfugiés ukrainiens. Au péage de La Turbie près de la frontière, devant la préfecture ou à la Maison pour l'accueil des victimes, les files d'attente sont impressionnantes.
Ils sont plusieurs centaines, dès l'aube, à patienter devant le centre administratif de Nice. La Préfecture des Alpes-Maritimes y a mis en place un guichet unique capable de traiter toutes les demandes des réfugiés ukrainiens. Mais ce guichet n'ouvre qu'à 14 heures.
Ces familles espèrent décrocher leur rendez-vous, pour régulariser leur titre de séjour, s'informer sur les possibilités qui leurs sont offertes ou tout simplement s'enregistrer. Alors, elles prennent leur mal en patience.
"On a besoin d'un endroit pour vivre... Pour ne pas dormir dans la rue", confie cette dame arrivée à 9h du matin.
"S'il le faut je reviendrai demain à 7h ou même plus tôt !"
Rien que ce mercredi matin 250 personnes ont été accueillies et enregistrées. "Enregistrées cela veut dire que nous leur donnons un titre de séjour provisoire, valable six mois, un document administratif qui leur donne droit aux prestations sociales, éventuellement à des allocations pour leur permettre de subvenir à leurs besoins, ou encore à un hébergement d'urgence.
confiait ce 16 mars le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez.
D'après la préfecture, à ce jour 1.800 personnes ont été enregistrées de la sorte dans les Alpes-Maritimes depuis le début de la guerre, dont la moitié ont pu être hébergées.
Un afflux important, qui sature les solutions d'urgence dans le département. "Tout l'enjeu pour les Alpes-Maritimes, c'est d'obtenir le desserrement," explique Bernard Gonzalez.
"C'est à dire qu'à partir d'aujourd'hui, nous allons réorienter les personnes vers d'autres départements ou régions pour ne pas dégrader la qualité de notre accueil. Les démarches sont en cours."
Les Alpes-Maritimes en première ligne
Ce mercredi, 9.000 personnes en provenance d'Ukraine ont été recensées au péage de La Turbie non loin de la frontière italienne. Comme prévu, le flux de réfugiés ne se tarit pas.
D'après les autorités, 40% des réfugiés ukrainiens pénètrent sur le territoire français par l'Italie, et donc par les Alpes-Maritimes.
Et si les deux tiers d'entre eux ont prévu de poursuivre leur route, il reste tout de même de nombreuses personnes à accueillir.
Ces familles, qui ont déjà effectué au minimum 2.500 kilomètres pour en arriver là, se rendent pour la plupart en Espagne ou au Portugal, où des communautés importantes d'origine ukrainienne sont déjà implantées et prêtes à les recueillir.
D'autres resteront en France et sur la Côte d'Azur, le temps qu'il faudra, où une une communauté d'environ un millier de ressortissants ukrainiens était déjà installée bien avant le déclenchement de la guerre.
Selon son maire, Nice à elle seule aurait déjà accueilli plus de 1.500 réfugiés. Christian Estrosi en appelle d'ailleurs à la solidarité régionale et nationale, et dénonce le manque d'entrain de certaines communes.
Face à la situation dramatique que vivent ces familles, chacun doit prendre sa part à l’effort de solidarité
a écrit le maire de Nice dans un communiqué.
En attendant, l'accueil et la solidarité s'organisent : les réfugiés sont aiguillés et pris en charge vers différents lieux d'information.
- Guichet unique de la Préfecture des Alpes-Maritimes au Centre administratif de Nice Ouest (CADAM) - 147, boulevard du Mercantour
Contact : pref-accueil-ukraine@alpes-maritimes.gouv.fr ou 04.93.72.21.81
- Maison d'accueil pour les victimes : 6, rue Gubernatis à Nice. Tel. : 04.97.13.52.00
- Permanence juridique des avocats du barreau de Nice au palais de justice à Nice, bureau de l'Ordre des Avocats.
Ces différents guichets centralisent également les informations concernant les manières d'apporter son aide, des dons en nature ou numéraire.
Attention : les besoins se concentrent essentiellement sur les médicaments, les produits d'hygiène et les dons financiers.
Les besoins en vêtements sont largement couverts, pour l'instant.