Ce jeudi 9 novembre, le maire de Nice Christian Estrosi était invité sur le plateau d'une chaine d'information. Il a utilisé une nouvelle fois le terme de 5ᵉ colonne. Une référence à la chute de la République en Espagne et à la guerre civile. Il a évoqué également le terme d'ennemis rampants.
Christian Estrosi a relayé ce jeudi 9 novembre sur les réseaux sociaux plusieurs extraits de l'une de ses interviews accordée à Sonia Mabrouk sur l'antenne de CNews, la chaine d'information en continu du groupe Canal+.
Dans un post sur X (anciennement Twitter), il a une nouvelle fois utilisé l'expression d'une 5ᵉ colonne, "parce qu'elle est là et elle prend de l'ampleur" et évoqué "une guerre de civilisation". Des propos déjà tenus sur France 3 en 2015.
La journaliste de CNews l'a d'abord lancé : "En 2015 Christian Estrosi, vous aviez dénoncé une 5ᵉ colonne islamiste en France. À cette époque, rappelons-le pour ceux qui nous regardent et nous écoutent, vous avez été vilipendé, extrême-droitisé, nazifié. Bref, la totale."
Aujourd'hui plus personne ne dénonce la 5ème colonne parce qu'elle est là et elle prend de l'ampleur. Nous sommes dans une guerre de civilisation. Il faut avoir le courage de le dire.
— Christian Estrosi (@cestrosi) November 9, 2023
Nous devons mener cette guerre tous ensemble pour éradiquer tous ces mouvements terroristes. pic.twitter.com/5mXBzuCrQA
La réponse du maire de Nice, anciennement Les Républicains, a alors expliqué : "Elle a pris encore plus d'ampleur. En 2015, je le disais. Je n'ai pas changé. Elle avance avec ses ramifications telle une pieuvre tentaculaire qui s'installe de partout, prête à faire sauter ici, tuer là-bas. Depuis, nous avons eu le Bataclan, depuis nous avons eu le 14-Juillet, nous avons eu ce prêtre qui a été assassiné dans une église, nous avons eu dans la basilique Notre-Dame aussi trois fidèles qui ont été assassinés."
Plus personne ne vient dénoncer cette cinquième colonne parce qu'elle est là.
Christian Estrosi, maire de NiceCNews
Qu'est-ce que la 5ᵉ colonne ?
Cette expression de cinquième colonne est une référence historique. Celle de l'arrivée de la chute de la République espagnole au profit du fascisme franquiste. La "Quinta columna" en espagnol a été évoquée dans une allocution) à la radio, en 1936, par le général Emilio Mola.
Il est considéré comme le principal instigateur du mouvement nationaliste qui a renversé la République.
Plus communément, cette expression désigne les partisans cachés au sein d'un État, d'une institution ou d'une organisation. Ce fût les ennemis de l'intérieur, ceux prônant l'Espagne nationaliste au détriment de la république espagnole. La guerre civile espagnole qui a suivi a mis au pouvoir le général Franco à la tête du pays jusqu'au milieu des années 1970.
"Guerre civile" contre des ennemis "rampants"
"Nous avons des ennemis qui avancent, cachés, rampants, et qui, à tout moment, peuvent déclencher une guerre dans notre pays" affirme Christian Estrosi.
La guerre qu'il y a d'un mouvement terroriste contre Israël, c'est une guerre contre nous.
Christian Estrosi, maire de NiceCNews
"C'est une guerre de civilisation" affirme le premier édile niçois. Une référence littéraire cette fois-ci, à Samuel Huntigton.
Les écrits de ce professeur américain de science politique restent décriés. Parus en 1996, dans le livre The Clash of Civilizations, ils évoquent "une thèse centrale [...] sur la description d’un monde divisé en huit civilisations. Elle fait depuis l'objet de nombreux débats" écrivait en 2019 Manon-Nour Tannous - Maître de conférences à l'université de Reims (Paris II/ Collège de France) sur le site vie-publique.fr, un site de l'État français.
Le maire de Nice évoquera aussi lors de cet échange télévisé l'islamo-gauchisme et l'islamo-fascisme. En rappelant qu'il ne faut "pas confondre l'islamisme d'ailleurs avec l'islam, ça n'a rien à voir, et une immense de nos concitoyens de confession musulmane ne se reconnaissent pas là-dedans".