Alors que le risque d'avalanche est entre 3 et 4 (sur une échelle de 5) dans les Alpes du Sud ce mardi 24 janvier, David Fulconis, chef d’exploitation des pistes à la station d'Auron dans les Alpes-Maritimes, nous explique en quoi consiste le métier de pisteur.
Sans eux, les skieurs ne pourraient pas profiter des stations de ski. Les pisteurs sont un maillon essentiel de la chaîne : la sécurité des personnes sur les pistes est leur priorité.
Chaque matin, les pisteurs parcourent les pistes de ski de la station pour s'assurer qu'aucun danger n'est présent sur le sol. Ils marquent les obstacles et déterminent si la piste doit être damée.
Certains matins, comme ce mardi 24 janvier à Auron et Isola 2000 par exemple, un Plan d'Intervention de Déclenchement d'Avalanches (PIDA) est mis en place si le risque d'avalanche est élevé. "Dès 6 heures du matin, quatre binômes de pisteurs artificiers sont partis sur le terrain pour déclencher des avalanches", détaille David Fulconis, chef d'exploitation des pistes à la station d'Auron.
Dans cette station, il peut y avoir jusqu'à 8 binômes chargés de cette tâche.
Munis d'explosifs, d'un DVA (détecteur de victime d’avalanche) et d'un airbag dans le dos, les pisteurs repèrent les endroits dangereux et déclenchent les avalanches. "On est sans cesse en contact radio avec eux et avec les vigies présentes pour s'assurer qu'il n'y a aucun randonneurs ou raquettistes sur le couloir", explique-t-il.
Il poursuit : "L’enjeu, c'est que les avalanches n’atteignent pas les pistes."
Le DVA est un objet essentiel pour les pisteurs. Il permet de rechercher les victimes enfouies sous la neige, si elles sont aussi munies d'un DVA, mais aussi de se faire trouver en cas d'accident ou d'avalanche.
David Fulconis est catégorique : "Toute personne qui prend la responsabilité de faire du hors-piste devrait être équipée d'un DVA, d'une pelle et d'une sonde." Les DVA peuvent être loués au magasin de sport en station de ski.
Les airbags peuvent aussi s'avérer très utiles. En cas de coulée d'avalanche, le skieur tire sur une manette qui gonfle l'airbag et lui permet de rester en surface de l'avalanche.
Il rappelle les risques encourus en cas de chute d'avalanche :
Les chances de survie d'une personne sous une avalanche descendent fortement après 15 minutes. Au bout de 35 minutes, il y a moins de 20% de chance de survie.
David Fulconis
Le casque : "indispensable" pour tous
A Auron, 23 pisteurs se relaient chaque jour dans les postes de secours et en patrouille sur les pistes pour assurer la sécurité des skieurs. En plus de l'ouverture et de la fermeture des pistes, ils sont chargés de s'occuper des personnes qui se blessent. "Ce sont des secouristes diplômés qui s'occupent d'administrer les premiers secours puis de descendre la personne en bas des pistes afin de l'amener au cabinet médical", indique David Fulconis.
Dans la journée, les pisteurs s'occupent aussi de faire de la prévention auprès des usagers des pistes. Ils peuvent leur indiquer comment aborder au mieux les pistes si la neige est dure ou au contraire sous forme de poudreuse. Ils s'assurent aussi que les personnes soient bien équipées.
On trouve encore beaucoup de personnes sans casque sur les pistes donc les traumas crâniens sont assez fréquents. C’est regrettable. Le casque est plus que conseillé : pour nous, c’est indispensable.
David Fulconis
Malgré les risques d'avalanche de cette semaine, le chef d'exploitation des pistes se réjouit de cette saison.
"Quand il y a de la neige, il y a beaucoup de monde et donc beaucoup de travail, mais c'est agréable d'avoir une bonne saison cette année", déclare-t-il. Il ne reste plus qu'à espérer que le risque d'avalanche n'effraie pas les touristes.
David Fulconis se veut rassurant : "Si les pistes sont ouvertes, cela signifie que le risque est inexistant à cet endroit."