Le chroniqueur star de l'émission de France Inter, "Par Jupiter !", joue son nouveau spectacle ce soir à Breil-sur-Roya. Une terre qu'il connait bien, et un "pote", sur place, qu'il est aussi heureux de retrouver.
Plus que quelques kilomètres avant d'arriver à Breil-sur-Roya, le fief de Cédric Herrou. Le chroniqueur de France Inter est sur la route, ce samedi 4 juin, pour rejoindre le village des vallées depuis Nice.
Il vient y présenter son dernier spectacle "Guillaume Meurice 2022", en soirée. L'occasion d'évoquer son travail, et son attachement à un idéal qu'il partage avec l'agriculteur.
Comment avez-vous connu Cédric Herrou ?
"On a toujours un ami en commun, qui m’avait dit il y a quelques années ‘’tu devrais interroger Cédric Herrou pour ta chronique à la radio’’. Je lui ai répondu à l’époque que j’interrogeais plutôt les gens qui ont le discours opposé (rires), et puis je me suis dit ‘’allez, ce sera l’occasion de faire une chronique un peu différente que d’habitude’’. Il m’a filé son numéro, et la première fois que l’on a échangé, c’était pour cette chronique à France Inter. Après, on a sympathisé, ce n’est pas très compliqué de sympathiser avec Cédric, il est plutôt facile d’accès et très sympa (rires). On est restés en contact. Quand il a été question de la possibilité d’aller jouer chez lui pour soutenir son combat, on y est allés. Il est venu à Paris, pour faire une séance de dédicace de son livre, j’ai animé cette rencontre, dès qu’on a moyen de faire quelque chose ensemble, on le fait."
Vous revenez à Breil-sur-Roya pour la première fois depuis des années, quel souvenir en gardez-vous ?
"J’étais venu en 2017, avec Frédéric Fromet et Didier Super. Ce soir, on joue au même endroit où l’on avait joué, déjà pour Cédric. Je ne suis pas revenu depuis. J’ai eu pas mal de fois Cédric au téléphone, parce que l’on est restés potes."
Qu'est ce qui vous a plu chez lui ?
"Ce qui m’épate le plus, et c’est ce qu’il raconte dans con bouquin, ce n’est pas un militant dans l’âme, c’est juste un agriculteur qui voit un jour sur son terrain, ou sur la route, la géopolitique arriver chez lui. J’ai l’impression qu’il se politise de plus en plus, et tant mieux, mais à la base, il voit juste arriver des gens et il se dit "peut-être qu’il ne faut pas les laisser crever sur la route", tout simplement. C’est ça qui rend fou un peu les Ciotti, Estrosi, etc, tous les politiques de droite et d’ailleurs, car à la base, c’est juste un élan humain. C’est ça qui m’a plu, entre autres, et il est très drôle en plus, ce qui ne gâche rien."
Vous partagez des luttes, des idées, et des ennemis en commun également ?
"On a fait deux évènement ensemble à Paris, des rencontres, des discussions, une signature de bouquin, et y’a un groupe Telegram de fachos qui nous a mis des cibles sur la tête. Ils avaient mis des cibles, avec des points en dessous... lui avait quand même plus de points que moi. C’est le chef de l’islamo-gauchisme (rires)."
A vos yeux, y'a t-il eu une évolution dans le traitement des médias sur ce "sujet" des migrants ?
"Oui, ça fait longtemps qu'il me disait ça, ça faisait partie de ses arguments dans les débats. Cédric me disait "si c'était des blancs sur des bateaux, on ne laisserait pas couler ces bateaux en Méditerranée". Et là, force est de constater qu'effectivement, les Ukrainiens ne traversent pas la Méditerranée mais on leur vient en aide très naturellement. Il se pose quand même la question de "n'était-ce pas raciste de ne pas les accueillir ?" Et la réponse est assez naturelle. Quand on dit que l'Etat français n'est pas raciste, on se rend bien compte que si parce là on se rend bien compte qu'il y a vraiment, clairement un tri, qu'il y a un choix, entre ceux que l'on décide de laisser crever et les autres. A part la couleur de peau, je ne vois pas bien sur quoi on peut s'appuyer pour justifier ça."
En tant que chroniqueur sur une émission phare de France Inter, ces questions reviennent souvent, vous vous sentez obligé d'être un porte-voix?
"Je traite des thématiques d'actu tous les jours, donc forcément ce sont des thématiques qui reviennent régulièrement. Je suis comme tout le monde, je me sens un peu impuissant. Je me dis "tu vas pas aller dans la Méditerranée sauver les gens, faut du matos, des compétences". Le seul truc que je peux faire, à mon niveau, c'est déjà d'en parler, et de soutenir au maximum les associations qui sont sur le terrain, qui font un super travail. J'ai la chance, en ce moment, d'avoir une caisse de résonnance, donc je m'en sers. Ca semble un peu dérisoire, mais comme chaque action peut paraitre un peu dérisoire. C'est ma manière de faire. Je fais un peu ce que je peux, avec les outils que j'ai (rires)."