Neuf habitants, dont certains avaient été pris en charge par les services de la ville de Nice, ont pu réintégrer leur logement au bout de deux semaines. Ils avaient dû quitter leur appartement car il y avait un risque d'effondrement du bâtiment. Les experts ont levé le doute.
Ils sont soulagés. Les habitants qui avaient dû quitter leur logement rue saint Joseph et rue de Pertus à Nice (Alpes-Maritimes) ont pu retourner chez eux après l'abrogation de l’arrêté de mise en sécurité urgente. Ils n'avaient eu que quelques minutes pour faire leurs affaires quand l'ordre d'évacuation a été donné le 16 mai dernier. Les syndics des deux immeubles ont été informés de la situation.
Elias Cruz de Melo, loue un petit appartement au dernier étage. Il est rentré mercredi avec sa guitare sous le bras, une valise et un carton. Le musicien nous montre les fissures et le crépi cloqué sur certains murs de l'appartement. Il remarque : "ça, ça n'y était pas auparavant."
Un expert doit repasser chez lui. Le locataire explique : "je suis heureux "de retrouver mes vêtements parce qu' on était pris par surprise, est allé dans un hôtel puis dans un appartement de la ville." (...) "On était tous inquiets. On ne savait pas ce qu'il allait se passer." Selon lui, il faudrait davantage entretenir cet immeuble vieillissant.
Même soulagement pour Rosa Jackson, Canadienne tombée amoureuse de la cuisine niçoise. Elle donne des cours dans son local pour apprendre aux touristes à cuisiner les petits farcis niçois et les macarons.
J'ai eu un appel de la ville de Nice qui m'a dit que l'arrêté de péril a été levé, donc j'ai pu retourner dans ma cuisine. Là, je ne suis plus inquiète, j'ai eu les informations qu'il n'y avait pas de danger donc je suis juste heureuse d'être là parce que pas de travail pendant 15 jours c'était dur et stressant !
Rosa Jackson, directrice de l'atelier de cuisine "Les petits farcis"à France 3 Côte d'Azur
Comme elle n'était pas sûre de pouvoir revenir dans son atelier, elle avait envisagé de relocaliser ailleurs. Mais elle préfère celui-ci. Une bonne nouvelle car dès mercredi les cours ont repris avec au menu des apprentis cuisiniers la préparation des choux à la crème.
"Structure porteuse pas affectée"
Ce printemps particulièrement pluvieux a dû endommager certaines parties de ce bâtiment de quatre étages. Mais d'après la ville de Nice, les conclusions du bureau d’études techniques sont "rassurantes puisque les sondages ont permis de constater que la structure porteuse du bâtiment n'est pas affectée." Dans le jargon des experts, "pas de désordre structurel", cela signifie que le bâtiment ne risque pas de s'effondrer.
Des changements traumatisants
Mais, pour certains habitants, cette réintégration est plus difficile à vivre. Une retraitée de 91 ans, Odette, faisait partie des habitants évacués rue Saint-Joseph. La ville de Nice lui avait trouvé un studio à quelques mètres de là. Mais changer d'appartement est traumatisant pour elle. Depuis 1983, Odette habite dans un 3 pièces. Comme elle le raconte dans le quotidien local Nice Matin : "Un jour, on me dit de partir de chez moi dans la minute. C’est terriblement stressant. Et puis là, on me dit d’y retourner. Je suis toute chamboulée, il faut bien le comprendre. Mon petit chien aussi n’est pas bien, il ne mange plus."
Humidité excessive
La situation n'est pas encore complètement rétablie. Une interdiction d’accès est toujours en vigueur pour deux locaux qui étaient déjà inoccupés. Il s'agit d'un local appartenant à la ville de Nice, rue de Pertus, situé au rez-de-chaussée et l’appartement du dessus dont le plancher présente un risque d’effondrement du fait d’une humidité excessive constatée.