La crise du Covid, bonne pour la santé des concessions de voiturettes

Eviter les risques de contamination dans les transports en commun : l'argument a poussé une clientèle nouvelle chez les vendeurs de voitures sans permis. Dans la région Provence Alpes et Côte d'Azur, les voiturettes avaient déjà grand succès auprès des adolescents.

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Angélique Vetzel est devenue adepte. Cette jeune femme qui travaille auprès de populations fragiles en milieu hospitalier à Nice s'est offert sa première voiture sans permis l'année dernière.

Elle est, depuis, très heureuse de pouvoir éviter les transports en commun.

"Je me sens vraiment rassurée par le fait d'être seule dans ma voiture. Je n'ai plus à gérer certaines personnes qui refusent de mettre le masque, ou qui le mettent à moitié."

Angélique Vetzel, propriétaire d'une voiturette

Depuis le début de la crise sanitaire, elle n'est de loin pas la seule à avoir poussé la porte de cette concession spécialisée à Saint-Laurent-du-Var dans les Alpes-Maritimes, avec ce type d'argument.

Le responsable de Paul Position, Jean-Marc Guillon, parle de ces clients qui ont voulu retrouver une certaine autonomie dans le transport. Si l'effet s'est aussi fait sentir sur les ventes de trottinettes électriques et de deux-roues, les candidats à la voiturette cherchent, eux, quelque chose en plus :

Dans la voiture sans permis, ils trouvent le niveau de sécurité le plus élevé, la voiture étant sur quatre roues, elle est la plus stable. Et par rapport aux transports en commun, et au monde en général, le risque Covid est réduit.

Jean-Marc Guillon, concessionnaire

Sécurité sanitaire... et routière

En 2020, 15.500 voiturettes ont été immatriculées en France, en augmentation de 16% par rapport à l'année 2016. Ce succès est encore beaucoup plus marqué en région PACA.

En 4 ans, les immatriculations ont augmenté de 30% dans les Bouches-du-Rhône, et ont carrément bondi de 45% dans les Alpes-Maritimes et le Var.

Il faut dire que depuis 2018, leur conduite est autorisée à partir de 14 ans. Après les personnes âgées en milieu rural et les victimes du permis à point, ce sont donc les adolescents qui sont devenus la clientèle-cible.

Certains parents jugeant la voiturette plus sécurisante qu'un deux-roues, quitte à payer le prix, entre 6.000 et 18.000 euros.

On est bien loin du temps où les voitures sans permis, OVNIs sur les routes, suscitaient méfiance et inquiétude, comme le montrent ces archives de FR3, tournées en 1983 :

durée de la vidéo : 00h01mn48s
Extrait du reportage de FR3 Bourgogne diffusé le 2 février 1983 sur l'apparition de la voiture sans permis, un OVNI sur les routes... ©FR3 Bourgogne

Le Covid, "pas une cause directe, mais une opportunité"

Invité du 19/20 sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur ce jeudi 6 janvier, le sociologue Raphaël Liogier tempère l'effet de la crise sanitaire sur le boom des voitures sans permis :

Le Covid n'est pas une cause directe. C'est plutôt une opportunité qui consiste à accentuer un phénomène qui existait déjà.

Raphaël Liogier, sociologue, professeur des universités à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence

Selon lui, "après le Covid, les choses vont se rééquilibrer : ce qui va continuer à se développer, c'est ce qu'on appelle l'écomobilité, qui comprendra aussi les bus."

Quant à dénoncer un repli individualiste dans le recours à la voiturette, la trottinette ou le deux-roues, le sociologue n'est pas d'accord. Individuel oui, mais pas individualiste.

Un individu qui est dans son bus et qui met son casque pour écouter de la musique, c'est ne pas tenir compte de la personne en face, c'est pire !

Raphaël Liogier, sociologue

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