Avec 470 feux actifs au Canada, un nuage de fumée couvre le pays et jusqu'aux États-Unis. Un nuage qui d'après les images satellite, est maintenant sur le continent européen. Visualisez comment le panache de fumée s'est déplacé vers la Côte d'Azur. Doit-on s'en inquiéter ? Éléments de réponse.
Depuis plusieurs semaines, le Canada est en feu. Des incendies gigantesques ravagent le pays et les fumées qui s'en dégagent provoquent une pollution de l'air considérable.
Montréal est plongé dans un brouillard qui en fait la ville la plus polluée au monde.
Des compétitions sportives sont annulées, les Canadiens sont invités à rester chez eux le plus possible et pendant ce temps, le nuage de cendres avance inexorablement, traverse l'Océan Atlantique et poursuit très logiquement son trajet en France.
Si les fumées des incendies canadiens survolent cette semaine la France, les concentrations sont plus élevées dans le sud-ouest de l'Espagne et au Portugal où le soleil était fortement masqué ce 27 juin.
- Visualisez comment le panache de fumée s'est déplacé vers la France :
Pour suivre le déplacement de ce panache de part et d'autre de l'océan Atlantique, le service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus (Cams) met à disposition des données et des prévisions à cinq jours, en mesurant l'épaisseur optique des aérosols (AOD).
Le gouvernement canadien dans un communiqué est catégorique. " Composée de différents gaz et particules – ozone, dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, monoxyde de carbone, composés organiques volatils et particules fines (PM2,5) – la fumée des feux de forêt représente un danger pour tout le monde, mais pour les personnes vulnérables.
La composition du nuage, des particules fines...
Ces particules, extrêmement fines, auraient des conséquences sur la santé.
Le problème de ces microparticules, c’est que plus c’est petit, plus ça va loin dans le corps, notamment dans les voies respiratoires. Chez des patients qui sont asthmatiques ou qui ont de la bronchite chronique, ça va pouvoir générer des aggravations de ces maladies.
Dr Clairelyne Dupin, pneumologue, indique à Franceinfo.
Une étude publiée par l'university of California, San Diego, mars 2021 précise que les particules fines liées aux incendies sont donc, pour la santé, pires que les pots d'échappement. Car le nuage est composé de différents gaz et particules - ozone, dioxyde de soufre, dioxyde d'azote, monoxyde de carbone, organiques volatiles et particules fines PM2,5... Bref de quoi pénaliser les personnes fragiles. Pire, après analyse de plusieurs vents californiens portant régulièrement les fumées de grands incendies dans la région, les chercheurs ont observé qu’une hausse de 10 microgrammes par mètre cube de particules fines augmentait de 1,3 à 10% les admissions hospitalières pour détresse respiratoire.
Et en Paca ?
Cet internaute de Lambesc (13) publie ce 27 juin ces photos sur son compte Twitter :
Reste à savoir quelle est la composition du nuage après sa traversée de l'Atlantique. Mais la vigilance s'impose. Du fait de leur petite taille, ces microparticules PM 2,5 sont capables de pénétrer profondément dans les poumons.
Photo à La Seyne sur Mer ce mardi :
Selon la surveillance menée par Santé publique France, « une augmentation de 10 µg/m3 des PM2.5 était associée à une augmentation de 15 % du risque de mortalité totale non-accidentelle ». Si le nuage reste en altitude, il devrait ne pas altérer la qualité de l'air.
Son impact est de toute façon bien moins important qu'en Amérique du Nord.
Selon ATMO Sud , en charge de l'observation de la qualité de l'air en Paca, il ne devrait pas y avoir d'impact quantifiable. Damien Piga, le directeur des relations extérieures et innovation précise : "Nous n'avons pas mesuré la présence de particules sur notre région".
Certes des particules ont pu voyager depuis le Canada mais sûrement dans les hautes altitudes et en faible quantité.
En cela les choses sont bien différentes par rapport au phénomène Sirocco, régulièrement observé, qui amène dans l'hexagone des poussières dans le sable qui est transporté.