Avec à peine plus de 200 heures de soleil, le mois de juin 2024 devrait être le moins ensoleillé jamais enregistré par les données de Météo France. Mais la pluie n'est pas pour autant au rendez-vous...
Peu de soleil et peu de pluie. Un mois de juin maussade, pour ne pas dire "pourri" sur la Côte d'Azur... Les données de Météo France confirment un déficit d'ensoleillement majeur : avec 209 heures de soleil relevées à Nice, l'astre a été visible 100 heures de moins que la "normale" pour un mois de juin.
Le mois de juin 2024 pourrait décrocher le record du mois de juin le moins ensoleillé depuis le début des relevés météo, en 1957 à Nice. Le précédent record avait été établi en juin 1992, avec un cumul de 232 heures. C'était aussi le mois de juin le plus arrosé de l'histoire récente, avec 137,8 mm de pluie.
Mais cette année, bien de très peu ensoleillé, le mois de juin n'a pas pour autant été arrosé. Au contraire, le déficit de pluie est très élevé. Météo France a relevé, au 27 juin, 9,6 mm de précipitations seulement à Nice, soit près de 60 % en dessous de la normale pour un mois de juin.
Trois explications
Cette situation s'explique par plusieurs facteurs selon Romaric Cinotti, le responsable adjoint du service prévision et climatologie à Météo France Sud-Est, joint par France 3 Côte d'Azur.
"Il y a d'abord eu du vent d'Est, qui est propice à un temps plus perturbé. Puis des entrées maritimes qui apportent de l’humidité, créant de petits nuages bas qui font baisser l’ensoleillement sans pour autant provoquer de précipitations. Et troisième élément : un long épisode de poussières de sable du Sahara qui crée un voile laiteux en haute altitude".
Un premier semestre très pluvieux
Il a en revanche parfois plu très fort localement, comme à Saint-Martin-Vésubie ce lundi 24 juin. Des précipitations en montagne qui, associées à la fonte de neiges, ont provoqué une crue du Boréon et la submersion dans la soirée trois ponts temporaires et la destruction de deux passages à gué, construits après la tempête de 2020.
Une statistique qui tranche avec celle des premiers mois de l'année, marqués par une série d'épisodes méditerranéens parfois violents. De février à mai, les pluies étaient systématiquement supérieures à la moyenne. Des records de pluviométries ont par exemple été battus à Cannes en mars, après un mois de février déjà très arrosé.
Une année "atypique"
Depuis le début de l'année, il est tombé plus de 700 mm de pluie à Nice, contre 323 mm en moyenne. Côté soleil, Météo France comptabilise 1240 heures d'ensoleillement sur les six premiers mois de l'année, légèrement en dessous des normales (-5%).
"2024 est pour l'instant une année atypique, et une belle démonstration de la variété des conditions météorologiques", note Romaric Cinotti.
Une situation qui n'est pas directement causée par le changement climatique mais attention : "le changement climatique va rendre plus probable certaines configurations".