Médecin de 79 ans agressé : le prévenu condamné à 6 mois de prison avec sursis pendant 3 ans

En août 2023, le docteur Jean-Yves Ollivier, 79 ans, rend visite à un patient pour contrôler son arrêt de travail. Il est violenté et reçoit plusieurs coups à la tête. Mathieu B., a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pendant 3 ans, et notamment plusieurs milliers d'euros de dommages-interêts.

Le procès de l'agresseur de Jean-Yves Ollivier, médecin de 79 ans à l'époque des faits, s'est conclu ce lundi 12 février dans l'après-midi à Nice. Le procès s'est tenu en correctionnel, au tribunal judiciaire.

Le sort du praticien presque octogénaire avait fait le tour des médias après la violente agression dont il avait été victime, au début du mois d'août 2023. 

Condamné à 6 mois de prison avec sursis

L'affaire a été jugée. Le prévenu, âgé de 45 ans, était présent à l'audience. Il encourait jusqu'à 5 ans de prison et 75000 euros d'amende. Deux circonstances aggravantes étaient avancées par la justice : la vulnérabilité de la victime du fait de son âge et son statut de professionnel de santé.

Le prévenu a affirmé pendant l'audience regretter "cette violence". "Je demande pardon à ce docteur. J'étais en situation de stress intense" a ensuite lancé Mathieu B.

La victime était représentée par son avocat, mais absente lors de l'audience. Le parquet a requis 12 mois de prison avec sursis, 70 heures de travail d'intérêt général et une obligation de soins, mais la peine s'est établie finalement à 6 mois de prison avec un sursis de 3 ans, 4000 euros de dommages-intérêts, ainsi que 500 euros de frais d'avocats pour le docteur Ollivier. 

Mathieu B. se voit également contraint de verser 1 euro symbolique à l'ordre des médecins.

"Il va m'achever cet homme-là"

Le mardi 8 août, le docteur Jean-Yves OIlivier se rend au domicile d'un homme pour contrôler son arrêt de travail. À 79 ans, il continue d'exercer ce métier passion et à se déplacer chez les patients.

"C'était une visite de contrôle classique, que je fais régulièrement. Je suis missionné pour aller vérifier si un arrêt-maladie est justifié, donc j'ai sonné chez cette personne, qui heureusement se trouvait au rez-de-chaussée" avait expliqué le médecin à une équipe de France 3 Côte d'Azur, quelques jours après son agression. 

Je suis tombé sur une personne extrêmement en colère, tout de suite. À peine avait-il ouvert la porte qu'il a commencé à m'insulter.

Dr Jean-Yves Ollivier

L'homme d'une quarantaine d'années commence par lui expliquer les griefs qu'il a contre son employeur et qu'un conflit existe sur l'organisation de son travail.

Le quadragénaire explique être sous anti-dépresseur, il est agité d'après les dires du médecin qui pense que son arrêt de travail est injustifié. Il demande au patient de signer un papier attestant de la visite, et c'est à ce moment-là que les coups s'enchainent. "Il m'a envoyé un coup de poing au visage" avant de le poursuivre et d'asséner autres coups de pieds et de poings.

Ce lundi 12 février, lors de l'audience, la vidéosurveillance montre que Mathieu B. attrape le docteur Ollivier par le bras, et la frappe à plusieurs reprises.

Le docteur doit son salut à l'intervention d'un passant. Bilan de l'incident : direction les urgences, 7 points de suture, une plaie de 7 centimètres et plusieurs blessures. La rencontre lui a valu plusieurs jours d'ITT - incapacité totale de travail.

Le docteur Jean-Yves Ollivier avait longuement relaté ces faits au micro de France 3 Côte d'Azur, le week-end suivant.

La classe politique azuréenne outrée

Les réactions politiques ont été nombreuses. Beaucoup s'étaient émus de voir un praticien si âgé, passionné par son métier, être roué de coups ainsi. 

Le président du parti Les Républicains avait notamment publié une photo de l'homme, au visage tuméfié. 

Peur de le recroiser dans la rue

Lors de cet entretien réalisé pour France 3 Côte d'Azur, par Dominique Poulain et Denise Delahaye, le Dr Ollivier avait appris de la bouche des journalistes que l'auteur présumé des faits avait été relâché le 11 août à l'issue de sa garde à vue.

L'octogénaire n'avait pas été prévenu par la justice ou les forces de l'ordre. Sa surprise avait été totale : "Ah bon ! Cela m'inquiète ça".

Le docteur qui craignait de recroiser ce quadragénaire l'été dernier, est, ce jour de procès, représenté uniquement par son avocat.

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