Depuis novembre dernier, la Métropole de Nice effectue des prélèvements dans les eaux usées pour mesurer la présence du coronavirus. Les dernières analyses indique une concentration du virus plus élevée, et fait donc craindre un rebond de l’épidémie.
Les égouts ont parlé, la circulation du coronavirus est de plus en plus active ces dernières semaines à Nice et aux alentours. Depuis la mi-novembre, l'Agence de sécurité Sanitaire de la Métropole de Nice, en partenariat avec les marins-pompiers de Marseille, effectuent des prélèvements dans les égouts de Nice et 16 autres communes voisines, rassemblant une population de 490 000 habitants.
Ces prélèvements permettent d’établir avec précision le taux de concentration de coronavirus dans les eaux usées, et donc d’évaluer le nombre de personnes contaminées et dans quels quartiers. Selon les dernières analyses des marins-pompiers, la concentration de coronavirus retrouvée dans les eaux usées a presque triplé entre la première et la deuxième semaine de janvier. Et les chiffres continuent d'augmenter.
Nous sommes des oiseaux de mauvais augure. Lorsque nos analyses montrent une forte concentration de virus dans les eaux usées, cela veut dire qu’il y aura probablement plus de monde en réanimation 10 jours plus tard.
Les égouts parlent avant les tests
Traquer le virus dans les selles permet une évaluation très rapide de la situation sanitaire, quand les résultats des tests de dépistage mettent plusieurs jours à arriver, comme l’explique Alexandre Lacoste, directeur du projet Comete (Covid Marseille environnemental testing expertise).
Les prélèvements sont effectués sur différents bassins versants de Nice, puis les échantillons sont directement acheminés dans notre laboratoire à Marseille et l’analyse dure environ 1h. En une journée on peut estimer le taux de population contaminée par le virus.
Les analyses des marins-pompiers ne permettent pas de savoir de quel variant du virus il s’agit. Pour cela, il faudrait séquencer le virus, qui est présent en trop petite quantité dans les eaux usées pour permettre le séquençage.
Le quartier du port fortement touché
Si tous les quartiers où sont pratiquées des prélèvements ont connu une forte hausse de la présence du virus, certaines zones sont plus touchées que d’autres. Dans le secteur du port de Nice, le taux de contamination se situe autour de 8 % sur les prélèvements du 12 janvier. Cela veut dire que le 12 janvier, près de 8 % de la population de la zone du port était contaminée par la Covid-19.
Selon ces analyses, ce sont les eaux usées des secteurs Magnan / Madeleine et Ouest ville qui présentent un taux de concentration de coronavirus le moins élevé. Dans ces zones, moins de 0,2 % des habitants étaient contaminés par la Covid-19 au 12 janvier.
Alexandre Lacoste précise : « C’est un taux de portage estimé. Pour pouvoir le vérifier, il faudrait pouvoir tester toute la population et comparer le taux de personnes positives au virus avec le taux trouvé dans les eaux usées. Mais tester toute une population est pour l’instant impossible. »
Selon les chiffres de ce mardi 19 janvier, le taux de coronavirus présent dans les eaux usées de Nice continue d’augmenter. Tout comme à Marseille, le taux contamination estimé à Nice reste considéré comme élevé.