Une photo du bas-relief de Catherine Ségurane installé à Nice a été publiée par le journal Fakir ce jeudi. Retouchée grâce à un logiciel, elle est censée rendre hommage à Geneviève Legay, manifestante blessée le 23 mars dernier dans cette même ville.
Son battoir à linge a été remplacé par un gilet jaune. Elle porte le même drapeau aux couleurs de la paix que Geneviève Legay, manifestante blessée à la tête lors d'un rassemblement de gilets jaunes le samedi 23 mars à Nice.
L'héroïne niçoise Catherine Ségurane a bien changé. Son prénom a même été remplacé par celui de Geneviève par une retouche photo.
Un "hommage"
Le compte Facebook du journal Fakir Nice propose de rendre hommage à Geneviève Legay. Il lance un appel à des "artistes niçois et d’ailleurs, de vous emparer de l’image de Geneviève Legay et d’en faire un portrait, une icône, une illustration, une peinture, un graff, un collage, bref, ce que vous voulez, pourvu que ce soit beau."
La retouche visible sur le réseau social a été effectuée par Céline Gialis :Pour l'auteur, la ressemblance était évidente : "c'est qu'en voyant les images ou les photos de Geneviéve Legay qui brandissait son drapeau place Garibaldi, j'ai immédiatement pensé à Catherine Ségurane, une figure populaire niçoise et un symbole de résistance : une femme, une résistante tout comme Geneviève. Une manière de se rapproprier ce beau symbole que l'extrême droite tente de s'accaparer."
Une héroïne niçoise
Catherine Ségurane est connue pour avoir aidé à repousser les Turcs lors du siège de Nice en 1543. Cette lavandière aurait utilisé son bâton pour chasser l'ennemi et, selon certaines sources, montré une partie postérieure de son corps, geste qui aurait contribué à faire fuir l'envahisseur.
Nous sommes bien loin de la manifestation de gilets jaunes du samedi 23 mars, manifestation interdite à laquelle a participé Geneviève Legay, 73 ans.
Cette militante d'Attac et d'autres associations a été blessée à la tête suite à une charge des forces de l'ordre pour évacuer la place Garibaldi. Comme le montre cette vidéo, elle brandissait son drapeau quelques minutes auparavant :
Elle a été victime de plusieurs fractures du crâne et ses trois filles ont déposé plainte contre X ce lundi pour violences volontaires commises en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique, avec usage d'une arme, et sur personne vulnérable" et "subornation de témoin". L'association Attac a déposé une plainte identique.
Les filles de Mme Legay visent aussi le préfet des Alpes-Maritimes pour "complicité de violences volontaires aggravées".