Dans son discours d'installation le nouveau procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, a esquissé ce vendredi 29 septembre les grandes lignes de la politique pénale qu'il entend mener à la tête du parquet de Nice.
La salle des assises du tribunal judiciaire de Nice était archicomble, ce vendredi, pour "l’audience solennelle d’installation" du nouveau procureur de la République. Noire de robes — magistrats, greffiers, avocats — mais aussi d'uniformes — chefs de services de la police, gendarmerie, douanes — et d'élus — les députés Alexandra Masson (RN), Christelle d'Intorni et Eric Ciotti (LR), le président du département Charles-Ange Ginésy, les maires de Nice et de Menton... Tous réunis pour écouter les réquisitions de Damien Martinelli, procureur de Nice depuis le 1ᵉʳ septembre.
Victimes de violences intrafamiliales
"L'attention de la justice doit prioritairement se porter sur celles et ceux qui en ont le plus besoin parce qu'ils sont en situation de faiblesse ou de détresse".
Priorité du nouveau procureur de Nice : les victimes de violences domestiques, dont les enfants. "Je souhaite de notre action soit particulièrement attentive aux victimes et aux plus faibles, notamment dans le cadre de la lutte contre les violences intrafamiliales et dans la protection de l'enfance".
Radicalisation et "séparatisme"
L'autre préoccupation affichée par le procureur, fraichement arrivé dans cette ville de Nice "marquée dans sa chair par le terrorisme", sera de lutter à son niveau" contre les atteintes au pacte social dans la défense des valeurs de la République" (les questions de terrorisme relevant du parquet national antiterroriste, qui a requis le placement en détention d'un azuréen de 29 ans, mis en examen des chefs "d'association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d'atteinte aux personnes et infractions à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste").
La lutte contre la radicalisation et toutes les formes de séparatisme continuera d'être au centre des priorités du parquet.
Damien Martinelli, procureur de la République de Nice
Trafic de drogue
Troisième priorité de Damien Martinelli, la lutte contre les trafics de stupéfiants : "Nice n'est pas Marseille (il était précédemment en poste dans la cité Phocéenne en tant que procureur adjoint) les problématiques et l'intensité de celles-ci sont aujourd'hui différentes mais l'impact du trafic reste le même en termes de santé publique, de volonté de contrôle des personnes et de l'espace public et bien sûr de violences associées, qui peuvent confiner à des formes d'esclavage moderne".
Et sur cette question, il compte agir rapidement et annonce "des actions communes pour sanctionner et responsabiliser les consommateurs" avec des premières opérations à bref délai".
Ces derniers mois, Nice a connu une forte recrudescence de violences liées aux trafics de stupéfiants, particulièrement dans le quartier des Moulins.
La lutte contre les trafics de stupéfiants passe par des réseaux qui "se nourrissent parfois de l'immigration irrégulière et instrumentalisent la misère", souligne le magistrat qui dirigeait auparavant la division Action publique criminalité organisée à Marseille. "Mon parquet continuera d'être hyper présent dans la lutte contre l'immigration irrégulière, tout particulièrement vis-à-vis de ceux qui la facilitent et en profitent".