Le bilan de tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février dernier ne cesse de s'alourdir avec plus de 16 000 morts et des milliers de blessés. Diane Antakli, co-fondatrice de l'ONG "Les baroudeurs de l'espoir", est sur place. Elle lance un appel aux dons.
C'est un cri d'alarme que lance Diane Antalkli depuis la Syrie. La déléguée générale de l'ONG "les baroudeurs de l'espoir" est à Alep, et elle a vécu en direct le tremblement de terre survenu ce lundi. L'épicentre était près de la ville de Gaziantep, mais les secousses ont été ressenties dans tout le Moyen-Orient, notamment dans le pays limitrophe la Syrie.
Le Moyen-Orient est dans son ADN, elle est Franco-Syrienne, la Côte d'Azur dans son cœur puisque ses parents vivent à Antibes dans les Alpes-Maritimes. Depuis un peu plus d'un mois, Diane séjourne à Alep dans le cadre des programmes lancés par son association d'aide à l'enfance via l'éducation et le sport. Elle a l'habitude de séjourner cette grande ville de plus de deux millions d'habitants, déjà meurtrie de la guerre.
Quand elle sort de son bureau, le spectacle est terrible.
Il y a très peu de monde dans la rue. Alep est une ville qui d'habitude grouille de monde, là les rues sont vides. Il y a des immeubles effondrés ou qui, fragilisés par le séisme, s'affaissent. La citadelle a été endommagée. Il faut faire avec des températures en dessous de zéro.
Diane Antakli, co-fondatrice de l'ONG "Les baroudeurs de l'espoir"
Les secouristes recherchent des survivants dans les décombres et enterrent leurs morts. Diane n'est pas sur les opérations de secours. Elle constate que certaines personnes n'ont toujours pas réintégré leur domicile et préfèrent dormir dans leur véhicule, dans les lieux de culte ou les hébergements d'urgence.
On se coordonne avec les partenaires locaux pour faire un recensement des besoins essentiels. Il y a 13 000 personnes réparties dans 25 centres d'hébergement provisoire. Les habitants ont besoin de tout : kit hygiénique, repas chauds, médicaments, vêtements, matelas...
Diane Antakli
Difficile d'oublier l'angoisse quand la terre a tremblé. Un réveil en pleine nuit, et la certitude qu'il s'agissait bien d'un séisme, avec des chutes d'objets. Diane explique avoir ressenti des secousses les jours précédents. "J'étais avec des amis", dit-elle, "on est sorti immédiatement en dévalant les 6 étages. Ça bougeait encore quand on est arrivé dans la rue. Il y avait beaucoup de gens en pyjama, pieds nus, je suis remontée vite pour prendre des couvertures. Les gens ne savaient pas quoi faire, d'autant qu'à Alep, il y a des fils électriques partout".
Un bilan qui s'accroît de jour en jour
En Turquie, 6.957 corps ont été retirés des décombres, selon l'Afad, organisme de secours turc, et 2.547 morts ont été dénombrés en Syrie, selon les autorités et les médecins. Et ce bilan est sans doute provisoire. Les sauveteurs continuent de mener une course contre-la-montre pour tenter de porter secours aux personnes piégées dans les décombres après le tremblement de terre d'une magnitude de 7,8, survenu ce lundi à l'aube, et qui a secoué le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine. Et c'est le pire bilan depuis 1999.
À l'époque, 17 000 personnes avaient péri dont 1 000 à Istanbul.
Les baroudeurs de l'espoir
Créée en novembre 2014 par quatre membres fondateurs d'origine et de confession différente, l'association se veut apolitique. Un credo : "soyons le changement que nous voulons voir dans le monde", un changement qui vise les enfants les plus vulnérables via des programmes éducatifs et de reconstruction par le sport en France et à l'étranger.
Les baroudeurs lancent un appel aux dons. Ne plus être spectateur mais acteur pour créer une chaîne de solidarité, c'est le credo de cette ONG.