Le Liban traverse une période tragique. Alors que la diaspora libanaise est importante sur la Côte d’Azur, Géraldine Ghostine, la présidente de l'association Mon Liban d'Azur, vit entre Nice et Beyrouth. Elle témoigne.
En remettant les pieds au Liban en cette fin de mois de septembre, c’est un pays à l’arrêt qu’elle a retrouvé. "L’aéroport était vide, une ambiance sinistre régnait", nous explique Géraldine Ghostine, présidente de l’association "Mon Liban d’Azur", vivant entre Nice (Alpes-Maritimes) et Beyrouth.
Depuis plusieurs années, le Liban est plongé dans une crise politique et économique à laquelle les habitants se sont habitués. "On vivait avec une épée de Damoclès chaque jour. Mais on se disait que ce qui est en train de se dérouler n’allait pas arriver…"
"La force du peuple libanais, c'est sa résilience"
Dans le contexte difficile de la guerre meurtrière actuellement en cours, Géraldine Ghostine est retournée auprès de sa famille et doit désormais composer avec un quotidien qui n’a plus rien à voir avec ce qu’elle a connu.
Géraldine Ghostine décrit un quotidien perturbé : les commerces habituellement animés sont fermés et de nombreuses familles déplacées du sud-Liban se retrouvent à quelques mètres de chez elle.
"On a des déplacés qui dorment tout près, c’est une ambiance très bizarre", décrit-elle.
Vendredi soir, alors qu’on sortait avec les enfants, plusieurs explosions ont retenti. Des gens pleuraient, couraient… Je n’avais jamais vécu la guerre. C’est une sensation horrible, car on ne sait pas quoi faire.
Géraldine Ghostine, présidente de l’association Mon Liban d’Azurà France 3 Côte d'Azur
Après les explosions meurtrières du port en août 2020 (235 morts et 6.500 blessés), elle avait déjà dû quitter le pays pour retourner vivre à plein temps à Nice avec sa famille. Quelques mois plus tard, elle faisait à nouveau le voyage pour Beyrouth, malgré une situation économique de plus en plus précaire.
Le Liban, c’est toujours en dents de scie. C’est un éternel recommencement. Mais la force du peuple libanais, c’est sa résilience !
Géraldine Ghostineà France 3 Côte d'Azur
Bien que Géraldine Ghostine envisage de quitter le Liban si la situation ne s’améliore pas, la décision reste lourde de sens. "Quand vous avez passé une partie de votre vie au Liban, c’est difficile de partir."
L’aide humanitaire se met en place
Face à ce climat d’incertitude, la présidente de l’association tente d’organiser au mieux l’aide humanitaire, notamment avec des acteurs locaux comme le Rotary Club Beirut Cedars. Leur aide vise principalement les familles déplacées par les récents combats dans le sud du pays.
"Nous sommes sur de l’aide d’urgence : kits d’hygiène, colis alimentaires, matelas, médicaments…", précise-t-elle. "Chacun a droit à la dignité, indépendamment de toute confession religieuse."
La diaspora libanaise, très présente en région PACA, joue un rôle clé dans ces initiatives. "Un certain nombre de ces personnes a dû fuir leur pays. C’est ce qui rend cette communauté si solidaire", explique-t-elle.
À Nice, un repas solidaire sera justement organisé le 25 octobre avec le restaurant le Cèdre.