Népal : disparition des alpinistes, interruption des recherches, la France envoie des gendarmes du PGHM sur place

Les recherches pour retrouver les alpinistes français disparus au Népal ont été interrompues pour 3 à 4 jours ce mercredi. L'espoir de les retrouver vivants est "quasi-nul". La France a pourtant décidé de dépêcher sur place des gendarmes du PGHM de Chamonix, basé en Haute-Savoie.

Les survols en hélicoptère étaient effectués tous les jours depuis ce lundi 1er Novembre. Mais ce mercredi, les autorités népalaises ont annoncé la suspension des recherches pour 3 à 4 jours. "J'ai effectué une recherche aérienne ce matin encore, mais je n'ai rien trouvé. Comme nous n'avons pas pu faire de progrès dans la recherche des alpinistes disparus, nous avons décidé d'arrêter les opérations de recherche pendant trois, quatre jours", a confié à l'AFP Ang Norbu Sherpa, président de l'Association nationale des guides de montagne du  Népal et membre de l'opération de recherche et de sauvetage.

La France a de son côté décidé d'envoyer une équipe de secours qui quittera l'Hexagone ce vendredi 5 novembre. Une équipe, composée de gendarmes, d'experts et d'un chien d'avalanche, sera au Népal jusqu'au 17 novembre a fait savoir le lieutenant-colonel Lionel André à l'Agence France Presse. Le commandant de l'Unité de coordination technique de Montagne (UCTM) a dévoilé aujourd'hui le dispositif de recherche. Une dizaine de secouristes de la compagnie de gendarmerie de Chamonix sera notamment du voyage et devrait passer 8 à 9 jours sur les flancs de la face ouest du Mingbo Eiger, dans la vallée du Khumbu. Environ 600 kilos de matériel seront acheminés avec les militaires au Népal.

Le reste de l'équipe rentrera en France en fin de semaine

"La reconnaissance hélicoptère dépêchée par la FFCAM ce dimanche (31 octobre) au matin, ainsi que le survol de leur voie ce lundi 1 novembre, ont permis de localiser leurs traces jusqu'à 5.900 mètres, sur l'arête qui mène au sommet. A cette altitude, les secouristes ont pu constater le déclenchement d'une avalanche" inique la FFCAM. Au pied de la face, les secouristes ont trouvé trois sacs ainsi que du matériel du bivouac. 

Stéphane Besnoit, joint au Népal par téléphone, a pu lui aussi se rendre sur les lieux hier : "avec les autres athlètes, on a pu profiter d’un hélicoptère qui nous a amené sur place, on voulait s’imprégner des lieux, se recueillir là-bas, récupérer leurs affaires." Lui et les quatre autres membres de l'équipe GEAN prendront l'avion de Pangboche vers Katmandu ce mercredi. "Durement éprouvés", ils devraient être rapatriés en fin de semaine vers la France. 

Des alpinistes chevronnés

Stéphane Benoist est anéanti, et il a bien peu d'espoir. Il est responsable du Gean, le "Groupe excellence alpinisme national" créé en 1991, qui a formé plusieurs générations d'alpinistes français, et il est actuellement au Népal, dans la région de l'Everest.

On fait au jour le jour, de minute en minute, on est dévasté par la nouvelle, par situation. On était dans notre objectif, sur une paroi très difficile, et quand on est redescendu dans les vallées, on a pris conscience qu'il y avait un problème. Il y avait un manque de nouvelles et le fait qu'ils mettaient 48 heures de plus que le temps prévu.

Stéphane Benoist

Depuis des jours, les secours népalais tentent de retrouver deux alpinistes de 27 ans, originaires respectivement de Chambéry et Briançon, et leur coach niçois de 34 ans, Thomas Arfi. Ce dernier est un membre de la compagnie des Guides du Mercantour à Saint-Martin-Vésubie, dans les Alpes-Maritimes.

Les trois hommes sont officiellement portés disparus. "L'espoir de retrouver des survivants est à présent quasi nul" a indiqué lundi la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne (FFCAM).  

Ils étaient partis le 30 septembre dans la région du Khumbu, pour l'ascension de plusieurs sommets proches du mont Ama Dablam à 6814 mètres d'altitude.


Une ascension et un demi tour suite à une avalanche

Au départ, le groupe d'alpinistes très expérimentés, parti de Lyon le 30 septembre dernier, comptait 8 personnes et il s'était séparé en deux sur "deux objectifs distincts" explique Stéphane Benoist, avec un groupe de 5, l'autre de 3.

 Les trois alpinistes entament l'ascension de la face ouest du Mingbo Eiger ce mardi 26 octobre, un sommet jamais atteint. Selon Stéphane Benoist qui a suivi le parcours, ils ne sont qu'à 150 mètres du sommet quand une petite avalanche se déclenche.

Ils décident de rebrousser chemin, mais on perd leur trace dans un couloir de rappel long de 600 mètres. C'est là que quelque chose comme un sac ou un objet noir a été repéré sur le versant de la montagne, indique Pratap Jung Pandey, directeur général de Kailash Helicopter Service, dont un appareil a déposé dimanche des guides de montagne expérimentés pour tenter de les retrouver. 
 

Pas d'autorisation

Un responsable du ministère népalais du tourisme a affirmé que ces alpinistes n'avaient pas requis l'autorisation nécessaire pour se lancer dans cette ascension, une affirmation rejetée par Pralhad Chapagain, de Holiday Himalaya Trek and Expedition, l'agence en charge de cette expédition.

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