"Nissa merda, 80 fachos perdus" avait écrit un homme sur ses réseaux sociaux, en référence aux victimes de l'attentat de Nice, le soir d'un match opposant l'OM à l'OGC Nice. Il écope d'un an de prison ferme pour incitation à la haine.
Le jeune homme de 21 ans, habitant d'Auxerre, a été reconnu coupable d'avoir diffusé sur Instagram, le 28 août 2022, des images du camion-bélier qui a foncé dans la foule, accompagné du commentaire "Nissa merda, 80 fachos disparus".
Le tribunal correctionnel d'Auxerre l'a condamné lundi 24 octobre à un an de prison ferme, en considérant qu'il y avait là une apologie du terrorisme.
Le prévenu avait déjà été condamné en juillet 2020, pour des faits commis alors qu'il était mineur, à cinq mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pour apologie du terrorisme et menace de mort.
Il avait également été condamné à un an et quatre mois d'emprisonnement avec dix mois de sursis probatoire renforcé en février 2022 pour menace de mort, usurpation d'identité et envoi réitéré de messages malveillants.
Réaction de supporter
Son avocat, Maître Ahamada Chamssoudine, a plaidé que son prévenu ne faisait pas d'apologie du terrorisme mais qu'il répondait en réaction au match opposant l'OM à l'OGC Nice qui se déroulait ce soir-là. L'Auxerrois supporte l'Olympique de Marseille.
"La story [Instagram] en question a été publiée le jour même, entre 20 heures et minuit. Il réagissait à l'attitude des supporteurs niçois parce qu'en 2021, lors d'un autre match, il y avait eu une bagarre générale'", explique Me Chamssoudine, contacté par téléphone.
L'avocat a soutenu à l'audience qu'en raison de ses circonstances, "l'intention coupable n'était pas suffisamment établie". Le tribunal n'a pas suivi cette hypothèse.
Soins socio-judiciaires
Le jeune homme devra être suivi pour des soins socio-judiciaires pendant trois ans. A l'issue d'une première expertise psychiatrique, réalisée lors de sa garde à vue, l'expert avait conclu à une altération de son discernement. Mais après une deuxième évaluation, il a été déclaré responsable de ses actes.
"La première expertise a été écartée, je n'ai pas de commentaire à faire sur ce sujet", a précisé son avocat.
Selon Me Chamssoudine, le prévenu n'envisage pas pour le moment de faire appel de cette décision.