Le chef de file de la gauche, Jean-Laurent Félizia, a finalement retiré sa candidature au second tour des élections régionales, après avoir cédé aux pressions. Une décision amère pour les militants azuréens, qui s'est accentuée après avoir reçu le 22 juin un mail automatique du PS.
Après les résultats du 20 juin 2020, Jean-Laurent Félizia avait annoncé le maintien de sa candidature dans une triangulaire face à Thierry Mariani (RN) et Renaud Muselier (Union des droites).
Salué sur les réseaux sociaux par une partie de ses électeurs en PACA, lassés de "disparaître" au profit de la droite qui, en six ans de mandat, n’a pas fait "reculer la menace du Rassemblement national", il avait néanmoins de l'autre côté déclenché les foudres des chefs des partis qui constituent son union.
Dès dimanche soir, EELV avait averti qu'il ne soutiendrait pas une telle liste pour le second tour. L'euro-député Yannick Jadot n'avait pas hésité à qualifier cette décision "d'erreur" et le secrétaire national du parti, Julien Bayou, avait menacé le frondeur d'exclusion.
De son côté, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait pointé du doigt "l'attitude irresponsable" de l'élu.
Face à la pression et aux menaces d'expulsion, il s'était finalement rétracté quelques heures plus tard, "un choix déchirant" selon ses mots, mais Jean-Laurent Félizia avait ajouté : "je refuse de laisser Marine Le Pen faire de Paca le marchepied de ses funestes ambitions."
"Le mail de la discorde"
Pour les militants azuréens, la pilule reste néanmoins encore difficile à avaler : "le retrait c'était en effet une option envisagée pour nous, mais pas de la manière dont les choses se sont déroulées, on se sent une fois de plus abandonnés par le parti", souffle Stephane Gauthier secrétaire fédéral à la communication du Parti socialiste 06.
Un sentiment accentué lorsque les militants ont eu la mauvaise surprise de recevoir ce mail le mardi 22 juin, après la décision de retrait de leur tête de liste :
Un mail automatique envoyé par le parti à l'ensemble des militants, sans avoir mesuré l'impact que celui-ci pouvait avoir après "l'ultime renoncement", réalisé par la gauche en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ni prendre en considération "le sentiment d'abandon grandissant" ressenti depuis plusieurs années par les militants azuréens.
On en a marre de jouer le front républicain pour faire barrage au Rassemblement National
Et les promesses de Renaud Muselier à la gauche ne semblent pas calmer la deception. Le président sortant a assuré aux 195.224 électeurs déçus que "ce renoncement ne sera pas oublié" par sa majorité s'il est élu, promettant de mettre en place "des mécanismes nouveaux" qui leur permettront de peser depuis l'extérieur du Conseil régional.
Stéphane Gauthier ajoute avec amertume : "il suffisait de filtrer ce mail et de l'envoyer aux régions ou ça avait encore du sens, c'est vraiment humiliant."
Depuis 2015, selon le secrétaire fédéral à la communication, le Parti socialiste azuréen aurait perdu 2/3 de ses adhérents, faute de reconnaissance et de moyen.
Certains militants, n'ont alors pas hésité à rappeler au parti leur mécontentement et la situation dans laquelle ils se trouvaient pour cette campagne électorale de 2021 :
Je leur ai répondu qu'on ne pouvait plus faire campagne à cause d'eux
— Raphaël Galmiche (@RaphaelGalmiche) June 22, 2021
Stephane Gauthier conclu : "on va se laisser le temps de digérer et de souffler."
Un congrès du parti devrait être organisé en septembre pour préparer l'avenir et anticiper les futures échéances politiques.