C'est l'une des circonscriptions les plus observées en France. A trois jours du second tour des législatives, les candidats dans la 1ʳᵉ circonscription des Alpes-Maritimes ont accepté le débat sur France 3. Éric Ciotti, l'homme à l'origine du rapprochement entre LR et RN en France, est face à ses deux challengers.

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Ce sera la seule triangulaire du département des Alpes-Maritimes pour ce second tour des élections législatives.

Et dans cette première circonscription des Alpes-Maritimes qui concerne le centre de Nice, notamment le quartier du port, l'enjeu politico-médiatique est maximal.

  • D'abord parce que le député sortant, Éric Ciotti, toujours officiellement président du parti Les Républicains, est l'homme par qui a eu lieu le rapprochement des LR avec le Rassemblement national, un coup de tonnerre dans le ciel politique français.
  • Ensuite, parce que les consignes de désistement édictées par les partis y sont restées lettre morte. Entre les deux tours, Edouard Philippe, président de Horizons, a appelé les candidats de son parti à se retirer pour éviter l'élection d'un député RN ou LFI. Mais Graig Monetti a fait le choix de se maintenir, provoquant ainsi une triangulaire à laquelle participera également Olivier Salerno, représentant de la France Insoumise, sous l'étiquette Union de la gauche.
  • Dans la 1ʳᵉ circonscription de Nice, la campagne a un arrière-goût de guerre locale entre Christian Estrosi, le maire (Horizons) dont Graig Monetti est un des adjoints, et son ex-frère-désormais-ennemi Éric Ciotti. C'est le troisième intérêt de cette circonscription.

Éric Ciotti, Graig Monetti, Olivier Salerno, trois fortes personnalités qui ont accepté de débattre sur le plateau de France 3 Côte d'Azur, en la présence de notre journaliste Henri Migout et de Sébastien Germain pour France Bleu Azur. Débat animé, piquant parfois, instructif peut-être... à vous de juger.

La responsabilité de la triangulaire

Interrogé par Henri Migout sur la configuration particulière pour ce second tour dans la 1ʳᵉ circonscription des Alpes-Maritimes, et sur sa décision de se maintenir Graig Monetti assume : "je suis le candidat qui résiste contre les extrêmes qui amènent au chaos (...) Si ce n'était pas un candidat de la France Insoumise mais un socialiste qui était arrivé en deuxième position, je me serai désisté". 

Réponse d'Éric Ciotti : "Le chaos, c'est votre camp qui l'a installé ! (...) En m'attaquant, vous attaquez les 11 millions de Français qui ont fait confiance à notre coalition". 

Olivier Salerno lui aussi à quelques griefs envers Graig Monetti : "Si ma candidature était arrivée en 3ᵉ position, je me serais désisté. J'aurais pris mes responsabilités républicaines. Vous êtes en train de voler les vote des Niçoises et des Niçois des quartiers populaires qui ont utilisé leur bulletin de vote pour exprimer leur mécontentement."

Vous êtes un républicain de pacotille !

Olivier Salerno à Graig Monetti

sur le plateau de France 3 Côte d'Azur

Que faire pour le pouvoir d'achat ?

Sébastien Germain pose une question concrète aux candidats : "Le prix de mon caddie est passé en trois ans de 102 à 126 euros. Que comptez-vous faire pour qu'il soit moins cher ?"

Olivier Salerno avance les arguments du Nouveau Front populaire : "Il y a une urgence sociale en France. Première mesure, le blocage des prix de première nécessité. La deuxième, le SMIC à 1 600 euros nets dès le 7 juillet (...) C'est un programme redistributif basé sur le service public".

Contrattaque du député sortant Éric Ciotti : "votre programme à 200 milliards d'euros conduirait la France à la ruine". Et avance les grandes mesures de son programme, un "plan d'urgence", "chiffré à 8 milliards d'euros", qui comporte quelques mesures-chocs, des "positions personnelles" précise Éric Ciotti : 

Je propose la suppression des ARS (Agences régionales de Santé), des Régions, monstres technocratiques, et de la Métropole où les maires sont privés de leur pouvoir."

Eric Ciotti

sur le plateau de France 3 Côte d'Azur

"Festival de balivernes !" rétorque Graig Monetti. "Ce qu'ils disent sont des promesses qui ne seront pas tenues. Priorité n°1 : ne pas augmenter d'un centime l'impôt à la source. N°2 : revaloriser tout-de-suite les pensions de retraite."

Passe d'armes sur la sécurité

C'est un des sujets brûlants de cette campagne électorale. Éric Ciotti s'en empare : "C'est l'urgence absolue. Il faut des peines planchers immédiates, l'expulsion des délinquants étrangers, plus de place dans les centres de rétention pour les étrangers clandestins en vue de leur expulsion".

Graig Monetti, candidat "Ensemble", anime le plateau avec cette proposition concrète : "Il faut recruter massivement des policiers nationaux et des gendarmes. 850 000 policiers. C'est indispensable".

Sourire d'Eric Ciotti : "850 000 ?? Je vous apporte une petite précision : il y a aujourd'hui 150 000 policiers... Vous voulez être député... Il y a un petit écart !"

Je sais que vous rêvez d'être ministre de l'Intérieur, réservez-vous ce droit pour le moment où vous aurez la majorité absolue !

Graig Monetti à Eric Ciotti

sur le plateau de France 3 Côte d'Azur

Quant à Olivier Salerno, la sécurité est-elle une question tabou à gauche ? "Non ! Mais la répression ne fonctionne pas si il n'y a pas de prévention. (...) Il faut une police de proximité, remettre des fonctionnaires de police sur le terrain".

Échanges très...politiques

Question libre de Graig Monetti à Eric Ciotti : "Que pensez-vous des gens de votre coalition, comme le candidat RN à Caen qui doit se retirer parce qu'il a porté une casquette nazie, ou le candidat sous curatelle...?

"C'est Christian Estrosi qui vous a écrit les fiches...?" rétorque le député sortant, qui en profite pour tacler le candidat de l'Union de la gauche : "On pourrait parler des amis de Monsieur Salerno, dont celui qui dirige la Jeune Garde, un groupuscule que votre gouvernement aurait dû dissoudre ?"

Attaques, défenses, on ne réconciliera pas les trois candidats après ce débat sur France 3 Côte d'Azur, le seul auquel ils ont accepté de participer avant le second tour.

Les électeurs de la première circonscription trancheront ce dimanche 7 juillet.

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