En principauté, l’innovation et les technologies vertes se mettent au service de l’industrie nautique. Les ingénieurs d’une vingtaine de pays sont venus tester leur embarcation sur le plan d’eau monégasque.
Du 4 au 9 juillet, la 9e édition de l’Energy Boat Challenge s’est déroulée au port de Monaco, face au Yacht Club.
Des équipes venues du monde entier - de Grèce, d'Inde, mais aussi du Portugal ou d'Italie - composées d’ingénieurs et d’élèves ingénieurs, ont créé embarcations et système de propulsion, s'appuyant sur des technologies novatrices utilisant l'énergie solaire ou l'hydrogène. Même une équipe d'élèves de Sophia Antipolis, qui a travaillé sur son projet pendant trois années, a participé à ce challenge.
Ce précieux élément chimique pourrait bien être la clé des futurs transports de masse. L'équipe hollando-monégasque de SBM Offshore s'appuie sur une ressource en abondance, l'eau de mer.
Patrick Ferri, ingénieur et membre de cette équipe monégasque détaille cette transformation chimique : "on fait notre énergie, que l’on voulait faire 'verte'. Ce que l’on fait, c’est que l’on extrait l’eau de mer, que l’on désalinise. Après on la purifie énormément pour l’envoyer dans l’électrolyseur, ça casse notre molécule d’eau, et on récupère l’hydrogène."
L'élément chimique alimente ensuite une pile, mais ce type de manipulation implique de grandes précautions.
Kevin Schiestel, ingénieur de l’équipe SBM Offshore, s'assure notamment de la sécurisation de ce processus : "il faut vérifier les pressions et surtout faire un test de fuite, c’est-à-dire que l’on vérifie tous les points de la ligne pour être sûrs qu’il n’y est pas de fuite d’hydrogène car c’est quelque chose qui est inflammable et explosif."
Transition énergétique
Ce laboratoire à ciel ouvert permet de mieux appréhender les possibilités liées à ce nouveau type de motorisation ou de propulsion. Alors que l'avionneur Airbus ambitionne de faire voler d'ici quelques années des avions à hydrogène, que des projets de cargo ou de navires à grande vitesse reposant sur cette technologie sont aussi à l'étude, les transports de masse de demain restent à inventer. Et le tout, dans le respect de l'environnement.
A la base, cette technologie-là est plutôt pour les industriels, dans un local fermé, à bonne température, elle ne voit pas le soleil, ne connait pas de secousses… Ici on met vraiment le système à l’épreuve.
Kevin Schiestel, ingénieur et membre de l’équipe SBM Offshore
Pour le secrétaire général du Yacht Club de Monaco, Bernard d’Alessandri, cet évènement en principauté permet de créer une communauté autour de la sauvegarde de la planète, qui passe forcément par l'élément marin.
"Il nous fallait contribuer à cette transition énergétique du yachting. Comment ? En essayant d’encourager à venir ici, pour croiser leur expérience et échanger les idées sur le futur du yachting et de la préservation des océans, et donc de la planète" assure celui qui dirige l'institution du quai Louis-II.
Après des épreuves de navigabilité organisées dans le cadre du challenge, dans trois catégories distinctes, pas de gagnant ou de trophées. La satisfaction d'avancer pour l'environnement comme simple moteur de l'implication de ces ingénieurs.