Le nouveau du rapport du GIEC est publié ce lundi 28 février. Le document, intitulé "Changement climatique 2022 : impacts, adaptation et vulnérabilité" fait l'état des lieux de la situation et propose des pistes pour accompagner le changement vers une meilleure prise en compte du réchauffement climatique.
Un nouveau volet du rapport du GIEC est publié ce lundi 28 février. Pas de nouvelles fracassantes concernant le climat, la situation critique dans laquelle nous nous trouvons est bien connue à présent.
Mais les centaines d'experts de l'organe scientifique confirme l'urgence et nous donne surtout un peu d'espoir.
Il y a des solutions pour limiter le réchauffement climatique, il faut s'en saisir.
Nathalie Hilmi, auteur principal du rapport numéro 2
Nathalie Hilmi, est l'auteur principal de ce deuxième volet du rapport. La scientifique est originaire de Grasse dans les Alpes-Maritimes, elle travaille avec l'Université Côte d'Azur et collabore avec le centre scientifique de Monaco.
Notre travail consiste à agréger, vérifier, comparer les travaux réaliser dans le monde entier sur ces domaines d'études, pour en proposer une synthèse.
Nathalie Hilmi, économiste en macro-économie
Plus de 195 pays participent au Groupement Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) pour donner une vision éclairée de la situation et des pistes concernant l'avenir. Le but n'est pas d'être prescripteur mais d'aider les états et tous les acteurs économiques dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Plus de sardines à Marseille
Parce que la médiatisation de la lutte contre le réchauffement climatique passe par des exemples très concret et parfois triviaux, Nathalie Hilmi nous explique : "un des problèmes en Méditerranée, c'est qu'avec le réchauffement et la montée des eaux, des écosystèmes vont disparaitre. Certaines populations de poissons migrent puis finissent par disparaitre. Nous avons déjà constaté auprès des pécheurs une baisse du nombre de sardines".
Plus largement, c'est tout un secteur qui va devoir à terme se réorganiser pour continuer son activité de pêche. La règlementation va devoir évoluer pour prendre en compte les nouvelles zones de pêches et les changements en terme de période de reproduction de certaines espèces par exemple.
Mon rôle, entre autre, c'est de traduire les enjeux environnementaux en dollars pour faire comprendre aux acteurs financier qu'ils peuvent y gagner au change.
Nathalie Hilmi, économiste environnementale
L'objectif de volet du rapport est de montrer les impacts sur l'économie réelle, et les réactions en chaines provoquées par le changement climatique :
"Plus globalement les épisodes climatiques exceptionnellement violents seront plus fréquents et généralisés sur les deux hémisphères avec un coût humain et économique toujours plus élevé. Les atteintes à la biodiversité vont s’accroître et se traduire par une dégradation d'une grande partie des forêts, des récifs coralliens et des zones humides côtières de faible altitude.
3,3 milliards de personnes en Amérique centrale et du Sud, en Afrique de l'Ouest, en Afrique centrale et en Afrique de l'Est, en Asie du Sud, en Arctique et dans les petits États insulaires en développement, sont considérées comme très vulnérables au changement climatique."
Objectif 1,5 degré atteignable
Est-ce pour de pas nous démotiver ou est-ce réalisable ? Selon les scientifiques l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5 ou 2 degrés n'est pas si utopiste. En faisant des efforts à tous les niveaux et en impliquant les acteurs de la finance nous pouvons limiter la hausse.
Selon Nathalie Hilmi, les entreprises aussi ont pour objectif le "Net zéro" c'est à dire la neutralité carbone et ont donc tout intérêt à jouer le jeu en investissant dans les projets vertueux. C'est là qu'il faut chercher l'argent pour investir massivement dans les énergies renouvelables.
Les pays développés vont devoir investir beaucoup et rapidement pour ne pas y perdre plus tard. Aujourd'hui il faudrait investir 127 milliards par an au niveau mondial pour avoir une chance de contenir de réchauffement climatique d'ici 2030. Si on ne fait rien ce sera 300 milliards par an en 2050.
Un changement de mentalité s'opère déjà
D'ici 2050, deux tiers des personnes habiteront dans les villes (68% de la population) selon les prévisions. C'est donc dans ces zones qu'il faudra accentuer les efforts pour limiter l'impact de l'homme
Pour l'auteur principal du rapport "Les nouvelles générations sont très sensibles à ces questions environnementales, elles en feront elle-même un thème de société de premier plan. Il faut que la lutte contre le réchauffement climatique soit intégré comme un facteur incontournable lors de tout nouveau projet. Que ce soit sur de la construction de bâtiment, d'infrastructure ou la gestion des transports par exemple."
Le rapport du Giec se veut être un "résumé pour les décideurs", une sorte de condensé politiquement sensible des milliers de pages du rapport scientifique élaboré par 270 chercheurs de 67 pays.