Les habitants de cette commune ont pu assister au premier jour de transhumance dimanche. Une façon, pour l'un des derniers éleveurs ovin des Alpes-Maritimes, de montrer au grand public que ce métier de vocation n’est pas prêt de disparaître.
C’est à une heure de Cannes et de Nice que le premier jour de transhumance a eu lieu dimanche 21 mai. Les rues du village de Saint-Vallier-de-Thiey se sont vu envahir par 2 000 moutons dans la joie et la bonne humeur !
Une transhumance réalisée à pied
Pour ce premier jour de transhumance réalisé dans le haut pays Grassois, l’éleveur ovin Bernard Bruno s’est fixé un pari : l’accomplir du début à la fin à pied. Première étape, la traversée du village. C’est au milieu d’habitants éberlués et dans de petites rues que les 2 000 moutons se sont faufilés sans aucune discrétion.
"On n’a jamais fait la traversée du village et elles ne connaissent pas la route. Dans 5 minutes, elles comprendront que cette fois, elles s’en vont et que c’est parti."
Bernard Bruno, éleveur ovin à Saint-Vallier-de-Thieyà France 3 Côte d'Azur
Pour le plaisir des habitants de Saint-Vallier-de-Thiey, les 2 000 bêtes ont fait une pause l’après-midi au cœur même du village. Un moment très insolite. "Les habitants ne connaissaient pas particulièrement la transhumance, ils voyaient passer les moutons une fois dans l’année, mais il n’y avait pas ce partage", détaille Jean-Marc Delia, maire de Saint-Vallier-de-Thiey.
Des habitants surpris et émus par l’incursion de la nature dans leurs rues et entre leurs maisons.
"Chaque fois, j’ai la boule parce que c’est vrai que j’adore ça. La transhumance, les moutons, c’est ancestral et c’est merveilleux."
Une habitante de Saint-Vallier-de-Thieyà France 3 Côte d'Azur
Le pastoralisme à l’honneur
Pour Bernard Bruno, qui est dans ce milieu depuis plus de trente-cinq ans, l'objectif de cette première transhumance était clair. "Ça prouve aux gens qu’on est encore là et c’est ce que l’on voulait montrer avant que l’on ne disparaisse complètement", glisse-t-il.
Bernard Bruno va reprendre le chemin des estives avec le sentiment d’avoir fait passer son message. En attendant, ses bêtes vont passer l’été à une centaine de kilomètres d’ici et y resteront jusqu’à la mi-octobre avant de reprendre le chemin du retour.