L'Agence européenne de sécurité aérienne émet des recommandations sur le travail des pilotes, en se basant sur le comportement du pilote de l'avion de la Germanwings, qui avait précipité l'engin et ses passagers, dans les montagnes des Alpes de Haute-Provence en mars dernier.
Un pilote ne doit désormais plus être laissé seul dans un cockpit et une "évaluation psychologique" des pilotes est nécessaire avant leur embauche, a recommandé vendredi l'Agence européenne de sécurité aérienne dans un rapport sur le crash en mars du vol de Germanwings.
L'AESA, chargée par la Commission européenne de repérer les failles ayant permis au copilote d'écraser volontairement l'avion dans les Alpes françaises le 24 mars, recommande également que les contrôles annuels inopinés des pilotes professionnels incluent des contrôles d'alcool et de drogue.
"Ce rapport est le résultat d'une analyse approfondie avec des recommandations pratiques, afin qu'une telle tragédie ne se reproduise pas"
a expliqué le directeur général de l'Agence, Patrick Ky, dans un communiqué.
La Commission européenne devra statuer
La présence permanente de deux personnes dans le cockpit des avions de lignes, qui n'est pas imposée par les règles européennes, avait été préconisée par l'AESA après ce drame, mais à titre temporaire.L'agence recommande "le maintien" de cette règle, entretemps appliquée très largement par les compagnies européennes, à titre volontaire.
Il reviendra à la Commission européenne de décider si cette mesure, ainsi que toutes les autres recommandations de l'AESA, doivent être rendues contraignantes, a expliqué une source européenne.
Selon le groupe d'experts de l'Agence, les autres améliorations à apporter concernent surtout les critères de surveillance médicale des pilotes.
Outre l'évaluation psychologique "de tous les pilotes de ligne", et la détection d'éventuelles consommations abusives d'alcool et de drogue, ils prônent la création d'un "réseau de surveillants médicaux" des pilotes, et d'une banque de données sur leur suivi médical.
précise l'agence."Il s'agit de faciliter le partage des informations" et de répérer d'éventuels problèmes de santé non déclarés"
"Un effort particulier a été fait pour arriver à l'équilibre" dans ces recommandations "entre le secret médical et la sécurité", se prévaut l'agence.
Les experts ont mené leurs travaux en parallèle à l'enquête du Bureau français d'enquête et d'analyse (BEA), dont le rapport définitif est attendu en 2016.
La commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, s'est félicitée des conclusions du rapport.
"Si des améliorations doivent être apportées à la sécurité européenne et aux règles de sécurité ou dans leur mise en oeuvre, afin d'aider à empêcher des accidents et autres incidents à l'avenir, nous prendrons les mesures nécessaires au niveau de l'Union européenne", a promis Mme Bulc.
Cent cinquante personnes sont mortes lors de l'accident de l'A320 de Germanwings, filiale à bas coût du groupe allemand Lufthansa.
Selon les enquêteurs, l'appareil a été précipité au sol par son copilote allemand, Andreas Lubitz, qui s'était enfermé seul dans le cockpit. Il avait souffert dans le passé de graves troubles psychologiques.