L'auteur de l'attentat d'avril 2017 contre le bus de l'équipe de football de Dortmund, qui avait fait deux blessés avant un match contre Monaco,
a été condamné à 14 ans de réclusion.
Le 11 avril 2017, le bus de l'équipe de Dortmund se rend au stade pour rencontrer l'AS Monaco en match aller de quart de finale de Ligue des champions quand des explosions endommagent le véhicule. Deux blessés sont à déplorer.
Sergueï Wenergold, un Allemand d'origine russe de 29 ans, devait en répondre devant la justice, qui, à l'issue de 11 mois de procès, l'a reconnu coupable de tentatives de meurtre.
Un mobile: la spéculation
Selon l'accusation, il avait eu l'idée de décimer l'équipe du Borussia Dortmund pour faire chuter le cours de l'action du club, contre laquelle il avait spéculé, dans le but de s'enrichir. Il avait acheté pour 26.000 euros de produits financiers du Borussia, en pariant
sur une chute brutale des cours. Son plan aurait pu lui rapporter près de 500.000 euros, toujours selon l'accusation.
Le parquet avait requis la perpétuité, estimant que l'accusé avait effectivement eu l'intention de tuer le plus de monde possible.
Plusieurs experts étaient venus à la barre confirmer la dangerosité de ses trois bombes remplies de tiges de fer.
La préméditation au coeur des débats
Ses aveux complets ont été retenus en faveur de Wenergold, mais sa planification de l'attaque, prévue et préparée de longue date, a en revanche joué contre lui, a précisé le juge. Le magistrat a par ailleurs rappelé qu'il avait laissé sur les lieux du crime des messages de revendication au nom de l'organisation Etat islamique, dans le but de lancer les enquêteurs sur une fausse piste. Après avoir envisagé également des pistes d'extrême droite, puis d'extrême gauche, la police est finalement remontée jusqu'au jeune homme qui, le jour des faits, avait résidé dans l'hôtel des joueurs de Dortmund.
Sa formation en électro-technique lui avait permis de confectionner les explosifs, mais il les avait mal positionnés. Les seuls blessés avaient été le joueur espagnol Marc Bartra, touché au poignet par des éclats de verre alors qu'il était dans le bus, et un policier de l'escorte à moto touché au tympan par le souffle de l'explosion.
Joueurs choqués
Pour le club, l'attentat a eu plusieurs conséquences néfastes. Encore choqués, les joueurs ont dû disputer le match le lendemain, contre leur volonté. Ils ont finalement été éliminés (défaites 3-2 et 3-1), avec l'impression de n'avoir pas pu défendre équitablement leurs chances.
Plusieurs joueurs de Dortmund, dont Marc Bartra, étaient venus témoigner durant le procès pour dire à quel point l'attentat les avait traumatisés. Certains ont toujours besoin d'un suivi psychologique.