Alerte aux particules fines en Paca : 5 questions pour comprendre cette pollution de l'air inhabituelle

Depuis lundi, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, le Var et les Alpes-Maritimes ont atteint le seuil d’alerte de pollution aux particules fines.

En raison d'un quatrième jour de persistance du seuil d'information-recommandations, les départements du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et du Var sont passés, mercredi 15 février, en alerte niveau 2 pour la pollution de l'air aux particules fines (PM 10). Ceci implique de nouvelles restrictions avec notamment la mise en place d'une circulation différenciée à Marseille. France 3 Provence-Alpes se penche en 5 questions sur cet épisode inhabituel qui a des effets notables sur la santé.

  • C’est quoi une particule fine ?

Les particules, ce sont les matières solides que l'on trouve dans l’atmosphère. Les particules polluantes sont principalement liées à l’activité industrielle, à la circulation automobile mais également au chauffage au bois. "Les plus fines, qui ne sont pas filtrées par notre nez, vont être inhalées et rentrer dans nos poumons, certaines dites "ultrafines" peuvent ensuite se mélanger à notre sang", explique à France 3 Provence-Alpes Dominique Robin, directeur général d’Atmo Sud.

  • Quels sont les risques pour la santé ?

Les personnes les plus exposées sont celles déjà en situation de fragilité ainsi que les enfants. Ces particules inhalées vont avoir des effets d’abord respiratoires, en particulier chez les personnes asthmatiques, et peuvent également être à l’origine de problèmes cardio-vasculaires comme des AVC. 

"Pour avoir un ordre d’idée, on estime à 20 % l’impact sur le système respiratoire et 80 % sur les autres organes du corps comme par exemple le cerveau."

Dominique Robin

à France 3 Provence-Alpes

Pour prévenir tout danger, la première chose à faire est d’éviter les zones les plus polluées. L’agence nationale de santé recommande également d’éviter les sports intenses, en particulier en extérieur, tout simplement parce que l’on va inhaler entre dix et vingt fois plus d’air. Le deuxième levier est plutôt comportemental et citoyen, notamment en limitant au maximum l’utilisation de la voiture qui joue un rôle important dans la production de ces particules fines.

  • Ces pics de pollution sont-ils inhabituels à cette période de l’année ?

"Ce qui est inhabituel, c’est la durée de l’épisode qui devrait être d’une semaine, estime le directeur général d’Atmo Sud. Habituellement, on est plutôt sur une durée de deux ou trois jours." La cause de ces pics est liée à une conjonction météorologique très défavorable. Nous avons un régime anticyclonique, très peu de vent et un facteur déterminant : une inversion thermique. "En raison de ce phénomène nocturne marqué par des températures froides, l’air est plus lourd et les polluants sont piégés dans de basses-couches et restent donc près du sol, souligne-t-il. C’est pour cette raison que la concentration est souvent la plus importante en début et en fin de journée."

  • Cette pollution ne concerne-t-elle que les villes ?

Plusieurs mesures montrent le contraire. Par exemple, sur la commune de Plan d’Aups Sainte-Baume, dans le Var, les taux relevés dans la soirée de mardi 14 février, à proximité du village, étaient comparables à ceux du centre-ville de Marseille. "Cette pollution est donc loin d’être cantonnée aux simples zones urbaines et péri-urbaines, assure Dominique Robin. On l’explique par un retour du chauffage au bois qui vient augmenter les concentrations de particules fines. C’est un phénomène qui a tendance à se renforcer."

"Il va falloir imaginer de nouvelles façons de brûler le bois de manière moins polluante."

Dominique Robin

à France 3 Provence-Alpes

"En région Sud, le département des Bouches-du-Rhône via l’Ademe est à ce titre le seul à proposer un dispositif d’aides pour acheter des poêles à bois plus récents, avec un meilleur bilan énergétique et une combustion de meilleure qualité."

  • Quelle est la tendance pour les jours à venir ?

Quatre départements de la région ont dépassé, mercredi, le seuil d’alerte moyen de 50 microgrammes par m3. Les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse restent en alerte 2. Le Var les a rejoints aujourd'hui. Les Alpes-Maritimes restent en alerte 1. "La situation devrait néanmoins s’améliorer à partir de samedi avec l’arrivée du mistral", estime le directeur général d’Atmo Sud.

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