Les préfectures azuréennes ont enclenché une procédure d’alerte de niveau 1 au regard de la dégradation de la qualité de l’air et des concentrations de particules fines attendues ces prochaines heures. Une alerte pollution prolongée pour le mercredi 15 février dans le Var, et bientôt active dans les Alpes-Maritimes.
Les préfectures du Var et des Alpes-Maritimes ont émis une série de recommandations sanitaires à la population à cause des taux importants de particules fines dans l'air, assez pour déclencher ou maintenir un niveau d'alerte 1.
Dans le Var, une procédure d'alerte a été active ce 14 février, et prolongée au 15 février. En milieu d'après-midi, c'est la préfecture des Alpes-Maritimes qui a eu la même démarche que son homologue varoise pour placer en alerte niveau 1 le département maralpin.
Ce week-end, cette alerte a d'abord touché les départements du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône.
Des taux plus importants de particules fines sont ainsi attendus pour la journée du 15 février.
Recommandations sanitaires
Les préfectures azuréennes préconisent aux habitants de réduire et de reporter "les activités physiques et sportives intenses, en plein air ou en intérieur".
Elle invite aussi la population à limiter "l’exposition aux produits irritants (tabac, solvants, peintures, chauffage au bois, exposition aux pollens en saison)".
Les services préfectoraux recommandent aussi de maintenir "les pratiques habituelles d’aération et de ventilation", et rappelle qu'en cas de symptômes et de gêne inhabituelle, de prendre conseil auprès d'un pharmacien ou d'un médecin.
Prudence pour les personnes jugées vulnérables ou sensibles (femmes enceintes, nourrissons, personnes âgées de plus de 65 ans, mais aussi pour les personnes souffrant d'asthme, de pathologies cardiovasculaires, d'insuffisances cardiaques ou respiratoires). Il leur est conseillé :
- Évitez les déplacements sur les grands axes routiers et à leurs abords, aux périodes de pointe (7h-10h / 16h-19h)
- Reportez les activités qui demandent le plus d’effort et privilégiez des sorties brèves qui demandent le moins d’efforts
Tous les secteurs d'activité concernés
Pour le secteur agricole, l'interdiction des brûlages à l'air libre est à respecter, tout comme l’écobuage, les épandages et les opérations de brûlage à l’air libre des sous-produits agricoles.
Le secteur du BTP est lui aussi concerné car il est demandé de reporter les travaux d'entretien ou nettoyage nécessitant l'utilisation de solvants, peintures, et vernis.
Les émetteurs industriels mettent en œuvre les prescriptions particulières prévues dans les autorisations d’exploitation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Des transports à adapter
Il est conseillé de limiter ses déplacements privés et professionnels, l'usage des véhicules motorisés, d'avoir recours au covoiturage, aux transports en commun et aux modes de déplacement non polluants, tels que la marche à pied ou le vélo.
Un abaissement de 20 km/h des vitesses maximales autorisées sur les voiries, sans toutefois descendre en dessous de 70 km/h.
Un renforcement des contrôles de vitesse est prévu par les autorités ce mercredi 15 février.
Des particules fines en recrudescence
Les relevés d'Atmosud sont formels. L'observatoire de la qualité de l'air en Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur pointe les taux de concentration des particules fines (PM10 et PM2.5) dans nos deux départements.
Les premières sont des particules dites "respirables", d'un diamètre inférieur à 10 micromètres, ce qui leur permet de pénétrer dans les bronches. Les secondes, inférieures à 2,5 micromètre, peuvent entrer quant à elles dans les alvéoles pulmonaires.
Depuis 5 ans, les taux de PM10 repartent à la hausse dans de nombreux secteurs azuréens, comme à Cannes, quartier des Broussailles, ou à Nice, sur la promenade des Anglais. A Peillon, c'est un tiers de concentration supplémentaire qui a été relevés entre 2021 et 2022.
Dans le Var, les secteurs de Hyères et de Toulon repartent clairement à la hausse depuis le premier confinement, une période durant la qualité de l'air avait été moins impactée de manière néfaste par les activités humaines.
Pour les PM2.5, plus fines et donc plus dangereuses, les relevés d'AtmoSud effectués à Toulon confortent une légère hausse de la concentration de ce type de particules, quand elle décline dans le massif de l'Estérel depuis 2018 - mais reste toujours à un niveau trop élevé.
Dans les Alpes-Maritimes, le creux marqué par le confinement dû au Covid-19 est encore plus visible, en 2020, mais c'est le secteur de Peillon qui montre une augmentation de 20% en un an.
Certaines de ces données indiquent ainsi un dépassement de seuil, lié à dégradation de la qualité de l'air, et fixé par les normes environnementales du ministère de la Transition écologique.
En janvier 2023, la concentration mensuelle des PM2.5 récemment relevée dans l'Estérel, avec cette fois 13,4 μg par mètre cube d'air, reste trop élevée.
Des taux révélateurs, qui dépendent massivement de l'usage important du chauffage dans les résidences ou les bureaux (45%), et qui provient aussi du transport routier.