Shorts, jupes, décolletés... Les restrictions vestimentaires seraient-elles plus sévères envers les filles ? Apparemment oui, selon des responsables et professeurs d'un collège d'Allauch. Une jeune fille a été réprimandée en raison de sa tenue vestimentaire. 

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Dans le collège Yves Montand d'Allauch dans les Bouches-du-Rhône, filles et garçons ne seraient pas logés à la même enseigne. Les filles portant des jupes courtes et des shorts ne sont pas tolérées. Plus tôt cette semaine, Anouck Tamisier, élève du collège, a été réprimandée par des professeurs et des surveillants en raison de sa tenue : 
 

"Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant, c'est un short, c'est normal. Les garçons portent des shorts !"

Anouck Tamisier, 11 ans, élève au collège Yves Montand


En effet sur place, nombreux sont les garçons qui portent shorts et bermudas. Des tenues citadines correctes, qui n'ont rien à voir avec des maillots de bain ou autres vêtements de plage. Anouck et une amie ont fait le compte du nombre de camarades masculins habillés comme elle : huit au total en une journée. Eux, n'ont pas reçu de commentaires. 

Sur Facebook, le père d'Anouck a exprimé sa colère et son incompréhension face à cette discrimination, qui pénalise d'autant plus sa fille qu'elle a été "menacée d'heures de colle en cas de récidive".  Le post a été partagé plusieurs milliers de fois, dénoncant le traitement différenciant entre filles et garçons. 
 

"Plus de pédagogie, moins de contrainte"

Le règlement du collège, signé par les parents, stipule l'obligation "d'un comportement correct et décent, adapté au lieu d'étude (...) shorts ou jupes courts sont interdits ainsi que les tenues de plage : short de bains ou autre"

Mais où commencent le court et l'indécent ?  Avec la canicule et les différentes vagues de chaleur, une souplesse dans le réglement ne pourrait-elle pas être envisagée ? C'est le souhait du recteur de l'académie Aix-Marseille.

"Quand je vois la photo, je m'expliquerai avec la cheffe d'établissement, je ne vois rien de choquant dans cette tenue", s'étonne Bernard Beignier. Interrogé par nos équipes, il préférerait davantage "de pédagogie et d'explication" plutôt que de la contrainte. 
 

Cachez cette peau que l'on ne saurait voir 


Cette polémique fait écho à un phénomène plus large de contestation des élèves (collégiens et lycéens) face aux politiques vestimentaires des écoles. Ainsi, le mouvement avec le #liberation 14 septembre est né du ras-le-bol et de la colère des étudiantes choquées de devoir changer de tenue dans leur établissement scolaire. Le jour de la rentrée, des élèves partout en France se sont habillés avec des tenues soi-disant "provocantes" afin de dénoncer la discrimination subie par les filles. 

Tout est parti d'une lycéenne, scolarisée dans un lycée à Dax (Landes) et qui a créé le compte Instagram @borda_revolte jeudi 10 septembre. Elle en a eu l’idée lorsqu’elle a vu une affiche dans son lycée juste avant la rentrée scolaire. Celle-ci comporte deux photos, rayées d'une croix rouge, et une légende indiquant "tenue correcte exigée." Sur la photo de gauche, un "crop top" (haut dévoilant le nombril) et sur la photo de droite, une mini-jupe. Le message est sans équivoque : interdiction de porter ce genre de vêtements. 
 


Dans son post, la jeune lycéenne ne cache pas sa colère : "Ils nous diront sûrement que ça déconcentre les garçons, que c'est explicite. Alors que les hommes peuvent s'habiller comme ils veulent. Ils nous sexualisent alors que nous nous habillons seulement par la chaleur, nous devrions porter un pull pour leur faire plaisir ?". 


L'initiative a pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux plébiscités comme TikTok. Le #mouvement14septembre incite les femmes à s’habiller comme elles le souhaitent, pour lutter contre les discriminations sexistes. 

Interpellé à ce sujet cette semaine, le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a balayé la question: "Il suffit de s'habiller normalement" a-t-il déclaré au micro de BFM TV.

Reste à savoir ce que "normal" veut dire. 


 
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