EN IMAGES. Voici les 10 expositions à ne surtout pas manquer aux Rencontres de la photographie d’Arles

Les Rencontres d'Arles transforment chaque été la ville en un carrefour artistique vibrant. Cet événement célèbre l'image sous toutes ses formes et attire photographes, amateurs d'art et curieux du monde entier, offrant expositions, conférences et ateliers.

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C'est le rendez-vous culturel iconique de la photographie en France. Les Rencontres d'Arles ont débuté le 1er juillet, marquées par un franc succès. Pour sa première semaine d'ouverture, 20 000 visiteurs se sont rendus au festival arlésien. Un record : "Jamais les Rencontres d’Arles n’ont accueilli autant de festivaliers pendant la semaine d’ouverture. X’est le succès des photographes et des artistes, de la photographie dans toute sa diversité et sa multiplicité, représentant une société ouverte sur le monde", se réjouissent Christoph Wiesner et Aurélie de Lanlay, directeur et directrice adjointe des Rencontres d’Arles.

Le festival réunit une quarantaine d'expositions réalisées par les photographes les plus réputés de la planète. France 3 Provence Alpes a sélectionné dix expositions à ne pas manquer.

Rencontres, en compagnie des laissés-pour-compte du monde entier 

Pour Mary Ellen Mark, grande photographe américaine, il fallait que les images tiennent toutes seules. Pas besoin d'article, de mot ni d'explication. 

De l'Amérique profonde aux horizons lointains, la photojournaliste est attirée par les laissés-pour-compte. En Inde, de jeunes prostituées lui accordent leur confiance et lui ouvrent les portes de la maison close. "On sent une sorte de misère dramatique qui s'imprègne. On ne sort pas de cette exposition comme on l'était avant," témoigne un visiteur. "La photographe voit le sacré qui est en l'autre, la dignité humaine. Elle les rend beaux, je trouve ça magnifique", s'émerveille une autre.

Cette rétrospective met en lumière cinquante ans de carrière. La photographe, disparue il y a près de dix ans, laisse d'innombrables portraits. Des gamins venus de Brooklyn, aux grands-mères, en Floride. 

Wagon-bar, une petite histoire du repas ferroviaire

L'exposition de la compagnie des Wagon-bar vous invite à monter dans le train direction le wagon-restaurant. À l’époque, repas gastronomiques à bord et esprit première classe.

"Il y a deux temps forts. Le premier, c'est la voiture-restaurant avec tout l'imaginaire qu'on connaît. Les plats, la gastronomie, l'art de la table. C'est un modèle qui va subsister jusque dans les années 1960-1970", détaille Arthur Méttetal, historien spécialiste des chemins de fer.

The Green Ray, ou la lumière du soleil sur la mer

"Qui n'a jamais rêvé de voir ce que l’œil est incapable de saisir ?" Mustapha Azeroual, à travers ses photographies abstraites, tente de rendre visible l'invisible, et de "donner une forme à la lumière et à la couleur", explique Marjolaine Lévy, curatrice de l'exposition.

"Ces images uniques témoignent d’un protocole consistant d’abord dans l’enregistrement de la couleur du ciel lors du lever et du coucher du soleil en haute mer, sur les océans Arctique, Indien et Pacifique ou sur la mer Méditerranée", peut-on lire sur le site de l'exposition.

Mustapha Azeroual n'a pourtant jamais exploré ces horizons. L'artiste collabore avec des marins et des navigateurs, qui assurent les prises de vue selon un mode opératoire défini par le photographe. "Il prélève dans ces images fascinantes de levers et couchers de soleil les couleurs les plus pertinentes pour produire des abstractions, reproduites ensuite sur des supports lenticulaires", détaille Marjolaine Lévy.

Voyage au centre, une plongée dans l'univers des réfugiés mexicains 

C'est l'une des expositions phares des Rencontres d'Arles. Inspirée du Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne, l'exposition retrace le chemin des réfugiés du Mexique et de Guatemala. La photographe espagnole Cristina De Middel a voulu montrer cette traversée comme "une expédition héroïque et courageuse, plutôt que comme une fuite".

Les photos sont présentées comme un récit, alternant entre images documentaires et mise en scène. De quoi s'immerger au cœur du périple de ces voyageurs en exil.

Le sport à l'épreuve, une collection olympique

Cette série de photos retrace les grands moments sportifs des Jeux olympiques du XXe siècle. "Avec l’essor de la photographie amateur à la fin du XIXe siècle, qui coïncide avec les premiers Jeux olympiques modernes en 1896, la photographie et le sport ont, à bien des égards, évolué de concert. La visibilité donnée aux manifestations sportives passe nécessairement par l’image", écrit Nathalie Herschdorfer, commissaire de l'exposition, sur le site des Rencontres.

"La performance sportive, sur laquelle les caméras sont braquées, devient démonstration d’un modèle de société. Incontestablement, la photographie a joué un rôle essentiel dans ce processus de sensibilisation d’un public de masse."

Les Rencontres d'Arles mettent à disposition cette série unique, provenant directement de la collection du Musée olympique et du musée Photo Elysée à Lausanne.

Répliques, les visages du traumatisme japonais

11 mars 2011. Le jour noir de l'histoire du Japon, où l'un des séismes les plus forts jamais enregistrés, suivi d'un tsunami monstrueux, ravage la côte nord-est du Japon et la région du Tōhoku, provoquant le terrible accident nucléaire de Fukushima. Dans Répliques, neuf photographes japonais retracent la vie des habitants dévastés après le cataclysme, où tout est à reconstruire.

"Parce que c’était une catastrophe de l’ordre de l’impensable, les artistes japonaises et japonais se sont mobilisés rapidement pour exprimer à travers différents supports leur désarroi et leur sidération. Parmi eux, de nombreux photographes se sont rapidement rendus sur place, y sont revenus à plusieurs reprises durant toutes ces années écoulées afin de continuer à documenter les effets de la dévastation et de la contamination, les efforts de reconstruction ou de réhabilitation, mais aussi la discrimination due à la migration", relatent Philippe Séclier et Marina Amada, commissaires de l'exposition.

 Belongings, ou le deuil par la photographie

L'art japonais se poursuit avec Ishiuchi Miyako. "Après la mort de sa mère, le photographe capture les objets qui lui restent d'elle. Je ne m’entendais pas très bien avec ma mère de son vivant, mais tandis que je photographiais ses affaires, il m’a semblé que la distance entre nous se réduisait peu à peu", se confie l'artiste.

"Chacune des choses qui touchaient directement ma mère était comme une partie de sa peau, et j’en vins à ressentir par procuration ces parties de son corps", écrit Ishiuchi Miyako. Belongings a permis au photographe de remporter le prix Women in motion 2024.

Le fermier du futur, des légumes plus faux que nature

Le fermier du futur est à prendre avec humour. Bruce Eesly et sa série racontent "la trajectoire sans faute de la révolution verte des années 1960". Les premières modifications génétiques sur les récoltes permettent à l'agriculture d'accroître massivement les cultures alimentaires. Les machines remplacent les bras, c'est "le boum" de la filière agricole. 

Plus on avance dans l'exposition, plus la supercherie apparaît. Les légumes, de plus en plus gros, "franchissent de peu les limites du crédible, jusqu’à finalement verser dans l’absurdité la plus totale". Les images sont en réalité générées par intelligence artificielle.

To believe in something that will never happen, les "born free" nés après l'Apartheid

Son œuvre a reçu deux prix : le prix du public Prix Découverte 2024, et celui de la photo Madame Figaro Arles 2024. Née en 1995 à une trentaine de kilomètres au sud-est de Johannesburg, Tshepiso Mazibuko fait l'unanimité. Ho tshepa ntshepedi ya bontshepe (Croire en quelque chose qui ne viendra jamais) est une série de photos qui porte sur la génération des "born free", cette génération noire née après la fin de l’Apartheid à laquelle elle appartient. "Comment se sentir libre dans une société fortement inégalitaire où l’urbanisme porte les traces du passé ?", interroge la commissaire Audrey Illouz. 

"L’artiste évoque sa propre frustration à l’égard de la notion de born free, le trauma et la responsabilité dont sa génération a hérité, le sentiment de tristesse dans un endroit vulnérable", poursuit la commissaire. 

Soulever la poussière, pour capturer la pollution invisible

"Comment photographier une pollution invisible ?" La photographe Coline Jourdan s'est donné le défi de montrer la toxicité présente dans l'air de l’ancienne mine d’or et d’arsenic de Salsigne, située dans la vallée de l’Orbiel, dans l’Aude. Bien que fermée depuis 2004, la mine a laissé des déchets toxiques "aujourd’hui disséminés et dissimulés dans le paysage", écrit Audrey Illouz.

Soulever la poussière mêle l'art à la science : "Elle développe certaines images à l’eau des rivières avoisinantes comme pour mieux révéler ces séquelles invisibles". Coline Jourdan tente d'avertir le public sur ce danger invisible, flottant éternellement au-dessus des Salsignolais.

Le festival des Rencontres d'Arles vous accueille jusqu'au 29 septembre.

(Avec Mélanie Frey)

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