Gilets jaunes : les 23 jours de grève de la faim d'un "medic" d'Aubagne pour dénoncer les violences policières

Petit Jean, "medic" lors des manifestations des gilets jaunes a mis un terme à une grève de la faim entamée le 14 août devant le siège des Nations unies, à Genève. Il a accepté de se nourrir après avoir obtenu des garanties, notamment sur la créaction d'un statut de secouriste de rue.

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Jean-Marie David dit "Petit Jean" est Aubagnais. Il faisait partie des "medics" lors des manifestations des gilets jaunes. Il avait entamé une grève de la faim le 14 août dernier, devant le siège des Nations unies, à Genève.

Une grève de la faim pour dénoncer les violences policières, notamment celles contre les secouristes bénévoles, "medic" et "street-medic".. Il souhaitait rencontrer Emmanuel Macron, qui a toujours refusé.

Le 6 septembre, après 23 jours sans s'alimenter et ne buvant que de l'eau, il a finalement accepté de se nourrir. "J'ai fait un malaise il y a quelques jours, avec des vertiges, des palpitations et je n'arrivais plus à respirer", raconte Petit Jean.

Depuis samedi, il recommence à prendre des forces. Ia commencé par manger de la soupe, puis des aliments mixés, mais il se plaint d'une douleur au pancréas. "J'espère que cette douleur va se calmer, sinon ça veut dire que c'est grave", s'inquiète le "medic" Aubagnais.

Cet après-midi (lundi 9 septembre), Petit Jean a rendez-vous au siège du Comité des Droits de l'Homme (HCDH), à Genève, il sera accompagné de Patrick Lachaussée. "Nous allons parler des revendications que j'ai obtenu, je veux qu'il y ait des témoins".

Le consul général de France à Genève, Patrick Lachaussée, lui a garanti l'obtention de deux de ses trois revendications.

Les revendications de Petit Jean

La première était de rencontrer Emmanuel Macron. Il a bien rencontré l'assistante sociale de l'Elysée, mais le président de la République refuse toujours de le rencontrer officiellement.

En revanche, il a obtenu des garanties sur ses deux autres revendications : la création d'un statut de secouriste de rue et d'une carte de secouriste bénévole.

"Ce statut doit permettre au medic et au street-medic d'être protégé et non agressé par les policiers". Quant  à la carte de secouriste, elle "indiquera uniquement que le titulaire est à jour de ses formations et sera renouveler chaque année, précise-t-il. Cette carte pourra être montrée aux policiers et le titulaire pourra être sollicité sur toutes les interventions en cas de besoin".

Petit Jean souhaite également que la carte de secouriste soit unique et identique pour tous les secouristes bénévoles. 

"Medic" ou "street-medic" ?

Petit Jean se dit "medic" et non "street-medic". "Nous sommes tous ensemble, mais pour moi, un "medic" soigne tout le monde, même le plus violent des policiers, alors que le "street-medic" est un militant, il ne soigne que les manifestants et les passants blessés", explique l'Aubagnais et précise que la priorité, c'est l'état d'urgence du blessé.

Il reconnaît que beaucoup de gens arborent le tee-shirt de "street-medic", mais ils se comportent en "medic".

Un long chemin depuis le 1er juin

Jean-Marie David s'était engagé dès novembre 2018, aux côtés des gilets jaunes, mais face aux "violences policières", il avait décidé de mettre à profit ses compétences d'ancien pompier et de remplacer son gilet jaune par un gilet blanc de secouriste de rue.

"Malgré ma tenue de secouriste, j'ai été victime de violence, on m'a volé mon matériel", raconte-t-il.
Le 1er juin 2018, après une énième journée de mobilisation à Marseille, il décide de partir à pied, direction le siège de l'ONU à Genève.

De Genève, il prend ensuite la direction de Paris, pour rencontrer Emmanuel Macron, qui refuse de le recevoir. Tout au long de son périple, il est accompagné par des gilets jaunes, venus le soutenir.

Sur sa page Facebook "Marche blanche des medic", il a rassemblé toutes les photos de son périple.
De Paris, il décide de retourner à Genève, place des Nations, devant le siège des Nations unies, pour entamer une grève de la faim.

Il a cessé de s'alimenter du 14 août au 6 septembre 2019. "J'ai eu énormément de soutien, pas forcément des gilets jaunes (...) Il y en a qui ont fait 500 km pour me voir, j'ai ouvert des consciences".

Mais pas forcément la fin des violences. Le 21 septembre prochain, une manifestation d'ampleur est prévue à Paris. Petit Jean craint qu'elle ne dégénère. "Je serai présent à Paris, pour faire mon travail de secouriste".
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