Cassis : des rejets noirâtres à 200 mètres de la plage

Un plongeur apnéiste lanceur d'alerte a filmé des rejets noirâtres à la sortie de l'émissaire de la station d'épuration de Cassis. L'origine de cet incident serait liée à un incendie. De longs travaux de réparation sont en cours.

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À seulement 200 mètres au large de la plage de Cassis, un bouillonnement noirâtre chargé de matière et de déchets trouble la surface de l'eau. "Quand on passe au-dessus en paddle ou en bateau, il y a une odeur horrible d'égouts et d'excréments", raconte Michel Nox, un plongeur apnéiste et lanceur d'alerte.

Michel Nox est connu dans le milieu de la plongée pour ses images sous-marines au coeur des épaves. En juin dernier, il a plongée sur ce bouillonnement noirâtre pour en déterminer l'origine.

À moins de dix mètres de profondeur, l'émissaire de la station d'épuration de Cassis dégage une eau sombre, particulièrement spectaculaire.
"L'odeur est tellement horrible que j'en ai des vomissements", explique l'apnéiste.
 


Sur la page Facebook de Nox Diving Extrême freediving, la vidéo des rejets noirâtres de l'émissaire de la station d'épuration de Cassis a été vue près de 130.000 fois.

L'origine des rejets noirâtres

Sur la page Facebook de la ville de Cassis, la maire LR, Danielle Milon, explique que cet incident serait dû à un incendie, survenu le 22 avril dernier, dans un tableau électrique de la station d'épuration de la ville. Conséquence, le dernier étage de filtrage des eaux usées, le biofiltre, est hors d'usage.

Pour remplacer ce filtrage organique, la station d'épuration utilise du chlorure ferrique "en grande quantité", ce qui donne cette couleur noirâtre des eaux rejetées par l'émissaire.

Au micro de France Bleu Provence, Fabien Pinna, le directeur de la station d'épuration de Cassis, gérée par la Société des eaux de Marseille, explique que le panache noirâtre est lié à plusieurs phénomènes :

"l'eau traitée a une température plus élevée que l'eau de mer, et c'est aussi de l'eau douce. Donc il y a une différence de salinité et de température d'où ce panache turbide qui se forme. Ce panache est amplifié par la présence résiduelle de matières en suspension. Enfin, on est obligé dans ce cas actuellement (incendie) de surdoser en chlorure ferrique, qui n'est pas dangereux".

Le directeur de la station d'épuration affirme qu'aujourd'hui, 80 à 85% des eaux usées sont traitées, contre plus de 95% en mode de fonctionnement normal.

Un chantier "titanesque" est en cours pour réparer les dégâts de l'incendie, 25 kilomètres de câble doivent être remplacés. Les travaux devraient être terminés, fin octobre au plus tard.

En attendant, la mairie de Cassis veut rassurer sur la qualité des eaux de baignade, le pavillon bleu flotte toujours sur la ville. En plus des 80 prélèvements obligatoires fixés par l'ARS (Agence régionale de santé), la municipalité ajoute 180 prélèvements supplémentaires. 
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