Cinq questions sur la multiplication d’un parasite dans les réseaux d'eau potable en Paca

Les habitants de Vitrolles sont privés d'eau du robinet depuis ce mardi à cause de la présence d'un parasite. Depuis le début du mois, plusieurs communes de Paca sont touchées par des contaminations similaires.

L'eau du robinet est impropre à la consommation à Vitrolles depuis ce mardi 13 juin. Au début du mois c'était le cas d'une ville voisine des Bouches-du-Rhône, et la contamination y est toujours en cours. A plusieurs centaines de kilomètres de là, et presqu'en même temps, des communes des Alpes-Maritimes ont élles aussi été contaminées. Le point commun ? Un parasite qui présente des risques pour la santé selon les autorités sanitaires. France 3 Provence-Alpes répond à cinq questions sur cette multiplication des contaminations dans les réseaux d'eau potable en Paca.

Quel est ce parasite ?

Le Cryptosporidium, présent naturellement dans l’environnement, est un parasite qui se développe dans les intestins de divers vertébrés dont l'home. Il est responsable de la cryptosporidiose, une infection du tube digestif. Les taux d'infection varient de 0,6 à 2 % dans les pays industrialisés", précise l'Agence régionale de santé (ARS) Paca.

Ce parasite a été identifié au début du XXe siècle. Les premiers cas humains de cryptosporidiose ont été diagnostiqués en 1976.

Quelles sont les communes touchées ?

Le parasite a été détecté au début du mois dans un quartier de la commune de Rognac, dans les Bouches-du-Rhône et les autorités ont immédiatement interdit la consommation de l'eau courante. 

Quasiment en même temps dans cinq communes de l'ouest des Alpes-Maritimes, Saint-Cézaire-sur-Siagne, Peymeinade, Le Tignet, Spéracèdes et Cabris, 22 cas de cryptosporidiose ont été confirmés en lien avec une contamination de leur réseau d'eau potable.

Ce 13 juin, c'est au tour de la commune de Vitrolles d'avoir déclenché une alerte pour interdire la consommartion de l'eau courant à cause du même type de parasite. 

A Rognac, la situation est toujours problématique,l'interdiction de consommer l'eau du robinet a été étendue à toute la commune. La mairie a mis en place un approvisionnement en eau minérale.

Comment expliquer cette mutliplication des contaminations? 

Pour l'heure, les autorités sanitaires ne donnent pas d'explication mais plusieurs hypoyhèses snt avancées par l'ARS Paca. Hébergé par un animal ou par l’homme, le parasite se retrouve dans l’environnement de façon régulière et les fortes pluies de ces derniers temps pourraient être en cause. Des parasites présents dans les selles d'animaux pourraient avoir contaminé les canaux par les pluie, explique Caroline Ageron, directrice déléguée des Bouches-du-Rhône, interrogée par Karen Cassuto.

Les investigations vont se poursuivre pour vérifier l'intégrité de l’eau et tenter de comprendre l’introduction du paraite dans les réseaux, ajoute-elle. Parallèlement, l'ARS mène une surveillance active et a écrit à l’ensemble des médecins pour qu'ils soient attentifs au phénomène de gastro-entérite,mais pour l’instant aucun cas n'a été constaté.

Dans les centres de traitement des eaux, des moyens sont mis en place pour améliorer la filtration, la désinfection, et pour s’assurer de traiter le parasite,souligne Caroline Ageron. Toute une série d’analyses sont également menées au quotidien pour s’assurer qu’il ne rentre pas dans le réseau et qu'il a bien disparu.

"A Rognac, une analyse montrait qu’il avait disparu puis une nouvelle analyse a montré encore une présence, il faut donc encore plus attentifs, car nous n'avions pas vu qu’il restait probablement encore des traces de ce parasite".

Dans le centre de traitement des eaux où le parasite a été détecté, un dispositif UV est en cours d'installation pour l'éradiquer. "Les mesures que nous engageons nous permettrons de de revenir à la normale sous une dizaine de jours maximum parcequ'il y a des délais de fournitures et quand on reviendra à la normale, on va y revenir de manière pérenne", a assuré Franck Sanfilippo, directeur du service de l’eau pour le Centre d’exploitation de Rognac (Société du Canal de Provence) à France 3 Provence-Alpes.

Contrairement aux bactéries, les parasites résistent à certains types de désinfectants utilisés dans le traitement de l’eau potable, notamment le chlore, précise Santé Publique France.

Quels sont les risques pour la santé ?

La cryptosporidiose est une maladie généralement bénigne qui peut être asymptomatique chez les sujets bien portants, ça ressemble à une gastro-entérite qui évolue favorablement de façon spontanée. L'infection peut être sévère et prolongée chez les patients immunodéprimés, se traduisant par de la diarrhée, parfois des vomissements, des douleurs abdominales, fatigue et légère fièvre.

Les symptômes se manifestent en moyenne au bout d'une semaine et jusqu'à deux semaines après l'exposition au parasite. Des formes graves peuvent être observées chez les personnes immunodéprimées, mais aucun cas de ce type n'a été relevé par l'ARS à ce jour dans la région. 

Quelles sont les précautions à prendre ?

En cas d'alerte par l'ARS, l'eau du robinet ne doit plus être consommée tant que des analyses ne confirment pas la fin de la contamination. Il est ainsi recommandé :

  • de consommer de l’eau en bouteille pour les personnes immunodéprimées et les nourrissons
  • de faire bouillir l’eau du robinet pendant deux minutes avant utilisation (consommation, lavage des dents et préparation des aliments)
  • de se laver les mains régulièrement avec une solution hydro-alcoolique suivie de séchage, pour éviter la transmission du parasite

L’eau du robinet peut toujours être utilisée pour la cuisson des aliments, la douche, les usages ménagers (vaisselle, linge…).

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