Crash d'un hélicoptère de la Sécurité Civile : cérémonies d'hommage à Norbert Savornin à Marignane et Martigues

Trois secouristes ont perdu la vie dans le crash d'un hélicoptère de la Sécurité Civile, alors qu’ils partaient pour une mission de secours aux victimes des intempéries, dimanche soir près de Marseille. Ce vendredi, Norbert Savornin a été fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume.

Le corps départemental des sapeurs-pompiers des Bouches-du-Rhône a rendu hommage vendredi matin à Norbert Savornin à la caserne de Marignane.

Norbert Savornin a été fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume lors d'un hommage de la Nation par le Président de la République sur la base de Nîmes-Garons avec les deux membres de la Sécurité Civile Jean Garat et Michel Escalin.

"Victimes du choix si noble et si élevé de consacrer leur existence au secours, (ce sont) trois hommes qui sauvaient des vies, leur épitaphe pour l'éternité", a ajouté Emmanuel Macron, devant les trois cercueils couverts chacun d'un drapeau tricolore, lors d'une émouvante cérémonie organisée sur le tarmac de la base d'hélicoptères de la sécurité civile de Nîmes-Garons (Gard), sous un soleil éclatant. A 15h30, une autre cérémonie aura lieu à Martigues, dans la caserne où il était rattaché.

Un accident d'hélicoptère aux portes de Marseille

Le secouriste héliporté du Service d’Incendie et de Secours des Bouches-du-Rhône, a perdu la vie dans la nuit de dimanche à lundi. Ce sapeur-pompier de 44 ans était à bord de l'hélicoptère de la Sécurité Civile qui s'est écrasé aux portes de Marseille (Bouches-du-Rhône).

"C’était un passionné, à fond dans son travail, quelqu’un de droit et aujourd’hui il est parti", témoigne son frère. Norbert Savornin était rattaché au centre de secours de Martigues (Vaucluse). Les sorties en hélicoptère, ce spécialiste du sauvetage aquatique en avait des dizaines, habitué aux risques.

C’est malheureux, c’est triste, c’est cruel

"Je pense qu’il prenait des risques maitrisés, mais penser à un accident d’hélicoptère, je ne sais pas si on voit les risques encourus", ajoute Stéphane Savornin, lui-même ancien pompier volontaire. 

"Il était à fond dans son travail, quand il faut sauver des vies, c’est sûr qu’il devait parfois se mettre en péril, mais ça fait partie du métier, on le sait. C’est malheureux, c’est triste, c’est cruel". Au lendemain des violentes intempéries qui ont frappé le sud-est de la France dimanche, le bilan humain est lourd. Aux six victimes des inondations s'ajoutent la mort de trois secouristes, décédés alors qu'ils partaient en hélicoptère pour une mission de sauvetage.

Les liaisons radios et radar ont été rompues

Le drame s'est noué dans la soirée de dimanche, vers 22h30. L'hélicoptère de la Sécurité Civile "Dragon 30" se dirige alors vers Le-Luc-en-Provence, dans le Var, lorsque "les liaisons radios et radar ont été rompues", a annoncé le ministère de l’Intérieur.

D’importants moyens de recherche sont déclenchés dans le cadre du plan SATER (Sauvetage Aéro-Terrestre). Le pire est confirmé. A 1h30 du matin, l’épave de Dragon 30 est localisée à proximité de la commune du Rove, aux portes de Marseille (Bouches-du-Rhône).

Les corps des trois occupants de l’hélicoptère, Jean Garat, pilote de la Sécurité Civile, Michel Escalin, mécanicien opérateur de bord et Norbert Savornin, sont retrouvés sans vie.

Beaucoup de brouillard

Selon les premiers éléments de l'enquête, l'hélicoptère avait décollé de l'aéroport de Marignane, pour prendre la direction de la commune du Luc, où une personne était portée disparue. Il avait récupéré quelques minutes plus tôt, Norbert Savornin, au centre de secours de Martigues.   

Le pilote Jean Garat, 40 ans et le mécanicien opérateur de bord Michel Escalin, 47 ans, étaient rattachés à la base aérienne de Nîmes-Garons. Jean Garat avait rejoint la base il y un an, tandis que Michel Escalin y travaillait depuis une douzaine d'années.

Pour une raison indéterminée, l'appareil aurait décroché avant d'heurter le relief accidenté du Rove, dans le massif de la Nerthe, au nord de Marseille. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances de ce drame, sous l'autorité du procureur d'Aix-en-Provence.

Alerté en pleine nuit, le maire du Rove George Rosso s'est immédiatement rendu sur place. "Les pompiers m'ont réveillé dans la nuit, je suis venu avec ma police municipale, mais on n' a pas trouvé dans la nuit".

"Les collines du Rove sont à 140 mètres d'altitude avec le brouillard, il pourrait avoir manqué d'altitude...", tente George Rosso, à la recherche d'une explication à ce drame. 

Chapelle ardente à Marignane

Le ministre de l'Intérieur devait se rendre cet après-midi à la caserne de Marignane, ville d'où était originaire Norbert Savornin. Une chapelle ardente a été installée à la base aérienne de la Sécurité Civile en l'honneur de ce pompier père de deux enfants de 15 et 19 ans.

"Je suis ici  pour remercier toutes celles et tous ceux qui au quotidien s'engagent pour assurer notre sécurité, notre sécurité au sens large et notre sécurité civile en particulier", a déclaré Christophe Castaner, aux côtés du président de la région Paca Renaud Musilier et la présidente de la métropole Aix-Marseille et présidente du conseil départemental, Martine Vassal.  "Ils se sont engagés sur cette mission supplémentaire après s'être engagés sur Pertuis, dans les Bouches-du-Rhône, pour continuer à servir, en prenant des risques en particulier ces vols de nuit particuliers délicats, qu'ils maîtrisent - le pilote était un pilote expérimenté - et pourtant ils se sont accidentés ici, a-t-il ajouté.

Emotion, respect... A l'annonce de l'accident, de très nombreuses réactions ont afflué sur les réseaux sociaux. Aux côtés d'anonymes, policiers, personnels de la sécurité civile ou sapeurs-pompiers, la famille des secouristes a renu hommage aux trois victimes. Avec les Marins-pompiers, les pompiers des Bouches-du-Rhône ont fait part de leur douleur, après la perte de l'un des leurs. Le département était placé dimanche en vigilance rouge en raison des très mauvaises conditions météo, pluies diluviennes et vent en rafale. Ces intempéries ont fait selon un dernier bilan, trois morts.

Le corps d'une jeune femme portée disparue dans les Alpes-de-Haute-Provence a été retrouvée sans vie, lundi. En un peu plus d'une semaine, douze personnes sont mortes dans le sud-est de la France, lors d'épisodes méditerranéens successifs.

Lundi après-midi, le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône et le Var sont repassés en vigilance jaune pluies-inondations, après avoir été maintenus toute la journée en alerte orange.

35 hélicoptères  "Dragon" sur le territoire français

Leur indicatif est synonyme de vies sauvées. La sécurité civile compte trente-cinq hélicoptères EC 145 répartis sur l'ensemble du territoire. Peints en rouge et jaune, ces appareils sont répartis sur vingt-cinq bases, dont deux en Outre-Mer, à la disposition des équipes de secours, 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Leur indicatif d'appel est Dragon. Il est suivi du numéro du département où ils sont stationnés. Le Dragon 30 était basé dans le Gard, à Nimes.

Rattaché au ministère del'Intérieur, le Groupement d'hélicoptères de la Sécurité Civile a été créé en 1957.   

Le dernier accident dramatique d'un hélicoptère de la Sécurité civile a eu lieu en Haute-Corse. Le 25 avril 2009, l'équipage du Dragon 2B, en retour d'une mission d'évacuation, avec à son bord une jeune femme sur le point d'accoucher, s'était écrasé près de Bastia. Les cinq occupants n'avaient pas survécu.
 
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