Dans les Bouches-du-Rhône, la commune de Saint-Victoret anticipe le déconfinement. Pour assurer un accueil sain aux écoliers le 11 mai, et éviter le coronavirus dans les écoles, la mairie a décidé de dépister tous les enseignants et agents municipaux qui y travaillent.
A partir du 11 mai, 700 000 tests au Covid-19 seront effectués chaque semaine en France, pour permettre un déconfinement progressif. Dans les Bouches-du-Rhône, une commune prend déjà les devants, à quelques jours de la reprise scolaire.
A Saint-Victoret, 7 000 habitants, une drôle d’installation s'agite. Sous des tentes blanches et dans un camion transformé en laboratoire, plusieurs techniciens en combinaisons blanches s’activent. Ils se tiennent prêts à prélever une cinquantaine de personnes en moins d'une heure.
Déjà, une file d’attente se forme. Ces enseignants et agents municipaux, qui se tiennent à distance les uns des autres, vont devoir reprendre leur activité le 11 mai, avec la réouverture des trois écoles de la ville.
Avant de revenir en contact avec les élèves et leurs collègues, ils viennent s’assurer qu’ils ne sont pas eux-mêmes positifs. L’idée de retourner au travail dans un cadre sain rassure ces habitants : "On va pouvoir travailler avec des personnes non contaminées, donc oui, c'est important", confie une employée.
L’initiative de la commune tranquillise les employés, néanmoins certains enseignants restent inquiets pour les élèves.
"Les enfants ne vont pas pouvoir jouer ensemble, se toucher... Les consignes sont draconiennes et difficiles à mettre en place. Si nous avons plus de dix enfants dans les classes, ça risque d’être très compliqué", déplore Robert Tocco, enseignant en grande section de maternelle.
Un coût de 5 000 euros pour la commune
Les prélèvements sont réalisés par une entreprise privée de la commune, spécialisée dans la gestion de crises.D’habitude, cette société intervient sur des sinistres industriels, pour sécuriser les lieux et protéger les hommes. Mais en deux mois, son président Pierre Aleysson s’est spécialisé dans la lutte contre le Covid-19. Il a transformé les véhicules de son entreprise en laboratoires mobiles et réalisés 4 000 prélèvements en trois semaines.
De Saint-Victoret, les prélèvements des enseignants et employés municipaux sont ensuite envoyés anonymement à un laboratoire privé de la région pour analyse. Le coût de l’opération n’est pas négligeable pour la mairie : 5 000 euros.
"Ça coûte un peu d'argent à la municipalité, mais je crois qu'il fallait le faire. Le rôle des maires, quand il y a une opportunité telle que celle-ci (la présence d’une entreprise de dépistage à Saint-Victoret, ndlr), c'est de choisir cette opération qui tranquillise aussi les parents", explique Claude Piccirillo, maire de Saint-Victoret.
En moins de 24 heures, les résultats sont tombés : aucun cas de Covid-19 parmi les agents testés.
Pour la reprise scolaire, le maire estime que seule une centaine d’enfants sera de retour en classe, soit à peine 15% de l’effectif total des écoliers de Saint-Victoret. Dans le département, la majorité des parents ne souhaitent pas scolariser leurs enfants le 11 mai.