La dissolution du mouvement d'ultradroite Bastion social, accusé d'appeler à la haine, aux discriminations et aux actions violentes, a été prononcée mercredi en Conseil des ministres, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Il comptait six associations, notamment à Marseille et Aix-en-Provence.
C’est officiel, le Bastion social n’a plus d’existence légale dans les six villes où il comptait des associations, comme à Marseille ou Aix-en-Provence.
Le président Emmanuel Macron s'était engagé fin février à la dissolution de ce groupuscule identitaire, né à Lyon en 2017. Cette décision a été prise "pour mettre fin aux exactions répétées commises" en marge de rassemblements de voie publique, a précisé le ministère dans un communiqué.
"Engagement tenu", a salué sur Twitter Christophe Castaner, appelant à rester "vigilants, unis et mobilisés" face "à toutes les haines".
Le Bastion Social a été fondé par des membres du Groupe Union Défense (GUD), syndicat étudiant d'extrême droite, et a essaimé depuis dans plusieurs villes, mais restait extrêmement discret sur le nombre de personnes qui le composent.Engagement tenu.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 24 avril 2019
Le Conseil des ministres a prononcé ce jour la dissolution de l’association « Bastion social » qui incitait à la violence raciste et antisémite.
Contre les discriminations, face à toutes les haines, restons vigilants, unis et mobilisés. pic.twitter.com/msCqnmB0zB
Fondé par les membres du GUD
Inspiré du mouvement italien CasaPound, le groupe est adepte des thèses du "grand remplacement", qui prophétise la disparition des "peuples européens"."Bastion social", qui affirme également lutter contre le "capitalisme ultralibéral", n'a pas caché sa sympathie pour le mouvement social des "gilets jaunes" né en novembre dernier. Des militants ont ainsi été vus dans des cortèges.
Son chef, Steven Bissuel, avait été condamné à 20.000 euros d'amende à Lyon l'été dernier pour "provocation à la haine raciale et à la violence en raison d'une origine ethnique, en état de récidive légale".
Publications antisémites
Il avait publié sur les réseaux sociaux un dessin sur lequel on voyait des ananas portant des étoiles jaunes et des pyjamas rayés, évoquant les prisonniers de camps de concentration, avec en sous-titre la mention "teneur garantie: 6 millions au Zyklon B".Le tout était assorti de la mention "Joyeux anniversaire Auschwitz. 70 ans de business, ça commence à faire". Il s'était ensuite retiré du mouvement.
"Bastion social" est composé de six associations, toutes interdites en vertu du décret adopté mercredi: "Les Petits Reblochons", "Association Lugdunum", "Cercle Frédéric Mistral", "Cercle Honoré d'Estienne d'Orves", "Association Arvernis" et "Solidarité Argentoratum". Fin mars, les antennes de Marseille et Aix avait déjà reçu une lettre stipulant leur dissolution.
En mars 2018 et 2019, des manifestations Marseille réclamaient la fermeture du local du Bastion social..
Cette décision intervient au moment où le gouvernement étudie les moyens de dissoudre un groupuscule d'extrême droite, Génération Identitaire.