Des scientifiques analysent les conséquences des eaux chlorées rejetées par les industries à Fos-sur-Mer depuis 2016. Oursins, poissons et moules s'adaptent pour survivre dans cet environnement. Le laboratoire de chimie de l'environnement d'Aix-Marseille étudie notamment les oursins.
Chaque jour, 6 millions de m3 d'eau chlorée sont rejetés par les usines de Fos-sur-Mer. Cette eau chlorée est utilisée pour nettoyer les canalisations, avant d'être rejetée en mer.
Depuis 2016, le laboratoire de chimie de l’environnement d’Aix-Marseille étudie poissons, moules et surtout oursins. "On récupère leur chair sous forme de poudre. Elle est est ensuite analysée pour identifier les composés présents.", explique Jean-Luc Boudene, enseignant-chercheur.
Une consommation toxique pour l'homme ?
Des milliers de données ont été enregistrées. Le chlore provoque une mutation chez l'oursin, lui permettant de résister à cette pollution. Des mutations entraîneraient certaines anomalies génétiques. Les humains qui consomment ces produits de la mer "chlorés" prennent-ils un risque ? Réponse de Jean-Luc Boudene :"On ne peut pas encore le dire. On a identifié une série de produits qui, individuellement, à partir d'une certaine dose, peuvent être cancérigènes. Mais les doses mesurées pour l'instant sont insuffisantes pour dire que c'est toxique. Il faudrait que les gens consomment ces produits toute leur vie pour avoir un déclenchement de quelque chose."
Les industriels de Fos-sur-Mer sont autorisés, par arrêté préfectoral, à pratiquer ces rejets de chlore en milieu marin. L'étude scientifique en mesure les conséquences et, si nécessaire, fera évoluer la réglementation.