La grève a été reconduite par la CGT Esso et TotalEnergies ce mardi. Devant les raffineries de la Mède à Fos-sur-mer, les syndicalistes ce sont regroupés pour se faire entendre.
"Le mensonge et la manipulation de masse sont les armes de l’impuissant", déclarait Lionel Arbiol, délégué CGT d’Esso à Fos-sur-mer, au micro de Valérie Smadja, notre journaliste sur place. Pour cause, la déclaration des salaires dans un communiqué de presse Total.
"Tout l’intérêt de notre direction, c’est de tronquer les chiffres pour retourner la population contre nous", poursuit-il. Selon Lionel Arbiol, documents officiels Esso à la main, un opérateur de 42 ans aurait un salaire moyen, primes inclues, de 3.824 euros. "Si on enlève les cotisations sociales et l’impôt pris à la source, on tend sur des salaires nets autour de 2.500 euros. On est loin des 5.000 euros déclarés par la direction", lance-t-il.
Des propositions qui ne répondent pas aux attentes des salariés
Pourquoi le mouvement social a été reconduit alors qu'hier, la CFDT à signé un accord avec la direction d'Esso ? Pour la simple et bonne raison que les propositions faites hier, ne répondent pas aux revendications des travailleurs en grève.
"L’accord est maintenant majoritairement valide, mais cela n’a fait que passivement énerver les salariés. Ce qui a été mis sur la table ne faisaient pas partie des attentes des salariés. C'était des revendications propres à la CFDT. Le télétravail, le forfait jour et la compensation kilométrique ne faisaient en aucun cas partie des attentes des salariés", assure Lionel Arbiol, prêt à reconduire la grève.
Les attentes aujourd'hui de la CGT, est que la direction écoute les revendications des travailleurs, c’est-à-dire une augmentation des salaires à hauteur de 7.5 %, qui leur permettrait de couvrir l’inflation et ne pas perdre de pouvoir d’achat. Tout en sachant que la société "fait des super-profits à hauteur de 409 millions au semestre."
"Pour l’instant, l’accord qui a été signé par la CFE/CGC et la CFDT prévoit une perte du pouvoir d’achat pour une grande partie des salariés."
Si la direction de Total veut bien sortir de son blocage idéologique et politique pour nous proposer une date concrète de rencontre
Fabien Cros, délégué CGT à la raffinerie de La Mède
Du coté de TotalEnergie, les revendications sont les mêmes. "On attend une reconnaissance de notre travail et l’amélioration de notre outil de production, qui est vieillissant", déclare Fabien Cros, délégué CGT à la raffinerie de La Mède. Ils demandent, eux, une augmentation du salaire à hauteur de 10 %.
"Si la direction de Total veut bien sortir de son blocage idéologique et politique pour nous proposer une date concrète de rencontre, on transmettra ensuite aux travailleurs en lutte, les propositions de la direction, et on verra bien ce qu’il en sortira", assène-t-il, très remonté.
Quant à la réquisition des travailleurs annoncée par le gouvernement, la mesure n'est pas la bienvenue. En colère et ému, Olivier Mateu, secrétaire général CGT Bouches-du-Rhône, est très clair : "S’il y a une réquisition dans les heures qui viennent, il y aura une réaction de tous les syndicats CGT du département, aux cotés des syndicats en lutte et des personnels requestionnés."
Pour lui, lever les blocages, c'est "donner un véritable coup de main donné à ces entreprises. Le gouvernement prendrait la décision de casser la grève."
Un mouvement qui est reconduit toutes les huit heures. "C’est les salariés qui décident quand s’arrête la grève, à partir du moment où ils ont obtenu satisfaction", déclare Olivier Mateu.
Selon le ministère de la Transition énergétique, environ 30 % des stations-service manquaient d’au moins un carburant, ce dimanche.