Pénurie de carburant : début de discussion à Esso, des négociations avancées à TotalEnergies et des syndicats en colère

Au 20e jour de jour à Esso et 14e à TotalEnergies, la bras de fer se poursuit entre les deux groupes et les syndicats. Les dépôts sont toujours bloqués et les grèvistes entendent rien lâcher tant qu'ils ne seront pas entendus.

La Première ministre va réunir ce soir à Matignon avec quatre ministres concernés par les difficultés d'approvisionnement en carburant, l'Intérieur, la Transition Ecologique, les Transports, et le porte-parole du gouvernement. Réunion de crise alors qu'entre direction et syndicats c'est le dialogue de sourds après plusieurs semaines de conflit. 

A Fos-sur-Mer, la tentative de discussion entre la direction et les syndicats engagée sous la pression médiatique et du gouvernement a tourné court.

Dialogue de sourds

"On espère trouver un consensus commun afin de sortir du conflit, c’est-à-dire une augmentation des salaires afin de se rapprocher au mieux des revendications salariales et couvrir l’inflation", confiait pourtant Lionel Arbiol, délégué CGT d’Esso à Fos-sur-mer, avant la réunion.

A l'issue de la rencontre, l’heure n’est plus à la discussion, mais à la contestation. "Le PDG a annoncé qu’il ne s’agissait pas d’un mouvement de négociation", explique Lionel Arbiol.

"Il nous propose un forfait journalier ainsi que du télétravail, mais ne reviendra pas sur le sujet des négociations salariales. Il a également proposé une compensation kilométrique pour 2023, qui sera payée en 2022 à hauteur de 750 euros. Cela n’a rien à voir avec les revendications de pouvoir d’achat et des salaires", confie-t-il, très remonté.  

En attendant une amélioration de la situation, Lionel Arbiol espère que le gouvernement va réquisitionner des stations-service pour les professionnels de santé et les pompiers.

Pas de déblocage à TotalEnergies

Du côté de la CGT de TotalEnergies, la tension n’est pas non plus retombée, bien au contraire. La direction du groupe a fait un premier par dimanche, proposant d'avancer à octobre les négociations salariales initialement prévues en novembre, à la condition que les raffineries et dépôts actuellement bloqués reprennent le travail. Cela est perçu comme du "chantage" par le syndicat.

Fabien Cros, délégué CGT à la raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône) explique que la communication de la direction Total est "très mal passée auprès des grévistes. Cela est contre-productif pour l’avenir de ce mouvement, où les salariés sont très déterminés", raconte-t-il. De plus "aucune date précise ne nous est proposée". 

Les revendications sont pourtant claires du côté des grévistes : "Nous sommes capables d’entendre qu’il y a une priorisation sur la question des salaires. En revanche, on attend d’eux la mise en place d'un calendrier pour répondre aux revendications sur l'emploi et les investissements", confie Fabien Cros.

La CGT n'étant pas satisfaite de ces propositions, le mouvement a été reconduit aujourd'hui.

Plus grand groupe pétrolier français, TotalEnergies contrôle le tiers des stations-service du pays. Le groupe a engrangé 10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre 2022.

 

L'actualité "Économie" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Provence-Alpes-Côte d'Azur
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité