Avant le renvoi de leurs procès, un supporter de 22 ans a été placé en détention provisoire, un second individu est placé sous contrôle judiciaire.
Neuf individus ont été interpellés après les violences commises dans les rues de Marseille et l'annulation du match entre l'OM et l'OL. Parmi eux, deux hommes ont été présentés au tribunal correctionnel de Marseille pour avoir jeté des projectiles sur des cars de supporters lyonnais.
Thomas S. et Patrice G., ont demandé ce mardi le renvoi de leur procès, refusant de devenir les “boucs émissaires” de la pression médiatique. Le premier a été placé en détention provisoire, le second sous contrôle judiciaire. Qu’a-t-on appris sur la personnalité de ces hommes ?
Les profils : Thomas, “parfaitement inséré” et Patrice d’une “parfaite stabilité”
Thomas S. a 22 ans, il est magasinier en CDD, “parfaitement inséré”, selon son avocate Me Sandrine Prosperi et vit chez ses parents. Passionné de l’OM et abonné depuis 10 ans, il va au stade et fait tous les déplacements. Il n’est pas connu des services de police même s’il a déjà perdu son permis pour avoir conduit sous l’emprise de stupéfiants.
Patrice G. a 50 ans, il est père de trois enfants et cadre dans une grande enseigne d'électroménager. Ancien abonné du stade, il avait un billet pour le match OM-OL. Il n’a pas d’antécédent judiciaire. Il incarne une “parfaite stabilité”, selon son avocat Me Defendini et a le “sens des responsabilités”.
Leur version des faits : l’argument de la riposte
Thomas S. a dit se rendre seul à pied au stade pour rejoindre des amis après avoir garé sa voiture. S’il portait une cagoule, c’est pour se protéger des bombes lacrymogènes. Sur une vidéo de caméra de vidéosurveillance de la voie publique, on le voit en train de jeter une pierre “mais on ne voit pas ce qu’il se passe avant”, estime son avocate Me Prosperi. Selon lui, des supporters lyonnais sont descendus du bus pour s’en prendre aux supporters marseillais. Il a reçu une pierre sur le pied et s’est baissé pour la ramasser avant de la renvoyer vers les Lyonnais. Il dit avoir agi bêtement, il reconnaît les faits, ne cherche pas à se dédouaner mais entend s'expliquer. “C’est la bêtise de la jeunesse”, commente l’avocate.
Patrice G. dit avoir reçu à ses pieds un fumigène sorti d’un bus lyonnais. Selon lui, il l’a ramassé pour un retour à l’envoyeur. Il n’a pas été blessé et assure n’avoir blessé personne. En état d’ivresse au moment de son interpellation, il reconnaît les faits qui lui sont reprochés. A la barre, il a confié regretter “énormément” son geste.
La demande de renvoi : la peur de devenir les “boucs émissaires sous la pression médiatique”
“Il ne faudrait pas que ce soit les deux boucs émissaires sous la pression médiatique qui prennent pour les autres”, a lancé Me Prosperi avant l’audience. L’avocate de Thomas S. a évoqué “un milieu du football gangrené par la violence”, et des “hordes de supporters déchaînés”, invitant à “éviter les amalgames”. Elle demande le renvoi pour avoir le temps d’étudier la vidéosurveillance.
Me Defendini, avocat de Patrice G. a demandé le renvoi pour prendre le temps d’étudier le dossier et dans un souci d’apaisement face à la pression médiatique. “L’émotion collective du moment n’est pas favorable”, a-t-il commenté.