Depuis le 2 septembre, les écoliers d'Istres déjeunent dans les cantines pour seulement 1 euro par jour, après que la mairie a décidé de suivre la mesure du plan pauvreté lancé par le gouvernement. Avec au final, un manque à gagner de 1,1 million d'euros...
A Istres, 3750 enfants déjeunent dans les cantines scolaires de la ville. Et nouveauté cette année, chaque repas coûte aux parents 1 euro par jour et par enfant, quelque soit leurs revenus.
Avant cette mesure, la commune appliquait déjà une tarification sociale avec un prix par repas dégressif en fonction du quotient familial : entre 2,08 et 4,42 euros par repas par jour. Désormais, c'est un euro pour tout le monde.
"C'est bien, ça permet aux gens de ne pas se poser de question lors des besoins ponctuels, comme cela peut m'arriver quand mon planning l'impose", réagit Cécilia Teverini, parent d'élèves.
"Certaines familles n'ont pas de quoi diversifier les produits alimentaires lors des courses et le fait de pouvoir accéder à de bons produits une fois par jour à ce tarif c'est une très bonne chose", ajoute Cyndia Lepeuch, parent d'élèves.
Une économie de 1000 euros par an
Selon le maire DVG d'Istres, cette mesure offre à ses administrés un gain de pouvoir d'achat conséquent : " Une famille avec deux enfants qui déjeunent à la cantine quatre jours par semaine aura économisé environ 1000 euros à la fin de l'année", explique François Bernardini.Cette nouvelle tarification appliquée depuis la rentrée a engendré une augmentation de 10% des inscrits.
"Nous avions anticipé cet afflux de nouveaux demi-pensionnaires en recrutant le personnel adéquat et en prévoyant nos commandes auprès des fournisseurs", détaille Bruno Zoppis, directeur du service petite enfance à Istres.
Pas d'inquiètude du côté de la qualité, les fournisseurs restent les mêmes, nous assure la municipalité. Et la flexibilité quotidienne pour ceux qui veulent s'inscrire au jour le jour reste d'actualité également.
Pas de hausse d'impôts locaux
Toujours selon la municipalité, cette mesure de tarif unique dans les cantines istréennes ne sera pas répercutée sur les impôts."Il va y avoir 1,1 million d'euros de manque à gagner sur l'année, mais nous avons anticipé, et ce sera équilibré sur le budget global de fonctionnement de la commune", assure François Bernardini.
L'an passé, les 450.000 repas servis sur l'année scolaire ont généré 1,6 million d'euros de recette pour la commune.
Pour l'opposition qui a voté en faveur de cette mesure, c'est finalement un faux cadeau de la majorité.
"Dans le même temps, nous avons découvert que les trois délibérations suivantes concernaient des augmentations de tarifs, à savoir le montants des inscriptions aux activités sportives extra-scolaires, l'augmentation du tarif de l'accueil périscolaire, et des centres aérés", explique Robin Pretot, conseiller municipal LR.
Et bientôt un repas végétarien
Au delà du défi financier, la commune d'Istres va devoir se plier à l'élaboration du repas végétarien.Comme dans toutes les communes françaises, à partir du 1er novembre 2019, un repas sans viande devra être servi au moins une fois par semaine dans les cantines.
Prévue par la loi Egalim (Etats généraux de l'alimentation), cette mesure expérimentale obligatoire doit durer deux ans.