L'enjeu du second tour dans les Bouches-du-Rhône

1 350 579 électeurs sont appelés aux urnes dans les Bouches-du-Rhône dimanche pour le deuxième tour des élections régionales. Dans la région Paca, c’est le département qui pèse le plus lourd. Celui où se joue traditionnellement l’élection.

Le conseil régional de Paca compte 123 conseillers, 50 sont élus dans les Bouches-du-Rhône. La gauche, qui va totalement disparaître de l’assemblée, avaient conquis 31 sièges en 2010 (18 PS, 8 EE-LV et 5 FG), contre 10 pour la droite, 8 pour le Front National et un pour  l’extrême droite. Pour les deux partis en lice dimanche prochain, l’enjeu est important. La bataille qui se joue ici sera déterminante.

Première différence de taille entre les deux dernières élections, le second tour des régionales 2015 sera un duel alors que celui de 2010 était une triangulaire. C’est ce qui avait permis au socialiste Michel Vauzelle de l’emporter avec 49,46 % des suffrages face à la liste de droite conduite par Thierry Mariani et celle du FN de Jean-Marie Le Pen.
Cinq ans plus tard, la petite-fille a pris la place de son grand-père et elle a fait fructifié les voix. Dans les Bouches-du-Rhône, en 2015, Marion Maréchal-Le Pen a recueilli au premier tour plus de voix que le fondateur du parti en 2010 au second tour. 259 612 contre 147 846.
Dimanche dernier, le FN a fait 39,84 % des suffrages. C'est en dessous de la performance régionale mais un score tout de même « historique » pour celui qui mène l’offensive localement, Stéphane Ravier, élu maire du 7e secteur de Marseille et sénateur en 2014. 
C’est dans l’ouest du département que le FN fait son meilleur score. Il explose à 57,63 % à Marignane, la ville du maire de droite Eric Le Disses. Il confirme aussi sa bonne implantation à Tarascon (55,77 % ) où Valérie Laupies avait failli l'emporter aux municipales en mars 2014.

Les reports de voix

La grande question du second tour porte bien sûr sur la capacité de la liste FN a gonflé son score du premier tour. Selon le politologue comme Norbert Nourian, le parti frontiste fait habituellement le plein de ses voix au premier tour. Il n’est même pas certain qu’il attire à lui les 4973 électeurs (0,76 %) de la liste d’extrême droite de Jacques Bompard, qui a appelé à voter pour Christian Estrosi.
Quand à la liste des Républicains menée par Renaud Muselier, futur premier vice-président déjà désigné par Christian Estrosi en cas de victoire, saura-t-il convaincre les électeurs de gauche privés de représentant ? Que décideront les 194 642 électeurs qui ont voté pour le PS, EE-LV Front de gauche, Cyril Jarny et Isabelle Bonnet ?  Certains sans hésitation voteront à droite pour faire barrage au FN, mais dans l’entre-deux tours, beaucoup se posent encore la question.

Et puis il reste une dernière inconnue. L’abstention. 677 668 électeurs – soit plus d’un sur deux- n’a pas participé au vote de dimanche dernier. Traditionnellement, les électeurs se déplacent plus au second tour d’une élection et on annonce un sursaut de participation pour ce dimanche dans une région à fort enjeu comme la région Paca.
Mais rien ne permet de dire à qui pourrait profiter ce réveil civil, le Fn ayant montré lors de précédents scrutins qu’il était lui aussi capable d’aller chercher des abstentionnistes du premier tour. Le scrutin de dimanche reste donc très ouvert.
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