De grands filets blancs en forme de huttes gisent par 10 mètres de fond. A l'intérieur, des cages abritent des centaines de bébés poissons. Ce sont des nurseries sous-marines. Situées à la sortie du port de La Ciotat, c'est "biohuts" vont permettre de "repeupler" la faune sous-marine.
Posés à 10 mètres sous le niveau de la mer, de grands filets blancs ondulent doucement au gré des mouvements de l'eau. Lorsque les plongeurs arrivent pour les détacher, apparaîssent des cages remplies de coquilles d'huîtres, ce sont des "biohuts", des abris pour de minuscules petits poissons. Il y en a des centaines de différentes espèces, des mérous bruns, des rascasses, des congres, des rougets ou encore des dorades grises. Les cages libérées des filets, les bébés poissons se dispersent peu à peu dans les profondeurs. Cette opération vient clore plusieurs mois de travail pour les équipes de la société Ecocean, basée à Montpellier et son président, Gilles Lecaillon
La société Ecocean, créée en 2003, avait été fondée à partir du constat que depuis les années 1950, les espèces marines étaient de plus en plus menacées, victimes de la pollution, de la destruction des habitats naturels ou de la surexploitation des ressources marines.La première étape fut la capture des larves, pour permettre la restauration écologique des milieux marins endommagés par les activités humaines
ajoute Gilles Lecaillon. La conservation ne suffit plus, il faut "réparer" l'ecosystème et "repeupler la mer".Nous avons développé des solutions innovantes qui sont validées scientifiquement
Comment "repeupler" la mer
La solution proposée par l'entreprise est simple, disposer des "biohuts" (cages remplies de coquilles d'huîtres) au fond de la mer recouverts d'un filet, pour abriter et protéger les bébés poissons des prédateurs. Ces cages sous-marines sont déposées dans des zones dégradées comme les ports. Mais la solution la plus complète, baptisée "Biorestore", consiste à "repeupler" la mer en trois étapes: la pêche de post-larves qui sont ensuite élevées et acclimatées dans des nurseries à terre, puis relâchées dans le milieu naturel. C'est cette dernière étape qui a eu lieu au large du port de La Ciotat. Un millier de bébés poissons élevés depuis le mois de mars dernier a ainsi été relâché dans le cadre du projet Casciomar, un contrat de baie portant sur la zone Cassis, La Ciotat et Marseille.