331 emplois supprimés, fermeture de points de vente : ce que l'on sait du sauvetage du chausseur Minelli

Le tribunal de commerce de Marseille a ordonné ce lundi 9 janvier, la cession de l'entreprise Minelli à un trio d'investisseurs. Le chausseur avait été placé en redressement judiciaire en septembre dernier.

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C'est un trio d'investisseurs qui a su convaincre le tribunal de commerce de Marseille. La marque de chaussures Minelli a été cédée lundi 8 janvier, à trois sociétés, dont la marque haut de gamme Mes Demoiselles basée à Paris. 

L'entreprise sera rebaptisée "Maison Minelli." Mais le sauvetage du chausseur, quatre mois après sa mise en redressement judiciaire, se fait au prix de plusieurs sacrifices.

Deux tiers des salariés seront licenciés

"Notre premier objectif c'était de sauver le plus d'emploi" assure Francky Naccache, dirigeant de DS Invest, l'un des trois repreneurs et nouveau PDG de "Maison Minelli". Pourtant, seulement 175 personnes conserveront leur travail sur les 506 employées par Minelli au moment de l'appel d’offres.

En clair, deux tiers des salariés seront licenciés. Les repreneurs se justifient par le contexte économique. "On s'est battus sur une offre réaliste par rapport au marché actuel et la situation qu'on connaît tous actuellement pour les marques" confie Francky Naccache.

L'année 2023 a en effet été marquée par les difficultés de grandes marques françaises de prêt à porter, : disparition de Camaïeu, mise en redressement judiciaire de Sergent major et Du pareil au Même ou plan social chez Pimkie.

Du côté des salariés c'est un nouveau coup dur. L'entreprise avait déjà été reprise début 2022 par Stéphane Collaert, le dirigeant marseillais de San marina, une autre marque de chaussures liquidée depuis.

"On a été très sollicités ces dernières années pour soutenir le chiffre d’affaires", confie Philippe Jacques, représentant du personnel pour les boutiques San Marina de Marseille. "On est partagés entre le soulagement, d'être libérés de toute cette pression et un sentiment de tristesse."

Selon lui, tous ses collègues Marseillais seront licenciés. "On a besoin de se poser. Mais il va falloir rebondir très vite. Ça va être compliqué pour ceux qui ont passé la cinquantaine, ceux qui ont trente ans de boutique et n'ont connu que Minelli."

Laurence Chaze, l'avocate des salariés de Minelli partage son inquiétude. "La majorité des gens perdent leur emploi dans un secteur très compliqué, ce qui implique un taux d'employabilité très faible. La plupart sont sur un projet de reconversion".

Seuls trois magasins restent ouverts en Paca

À la veille des soldes, la majorité des magasins Minelli doit donc fermer le rideau. Rue Saint Férréol, dans le centre-ville de Marseille, la devanture est encore éclairée, laissant entrevoir aux passants les collections de sacs et de chaussures entassées sur les étagères.

Quelques salariés s'affairent à l'intérieur. "On fait les cartons, on prépare le transfert des stocks" explique Philippe Jacques. "Pour nous, c'est fini. Toutes les boutiques de Marseille vont fermer."

Dans notre région, "Maison Minelli" ne comptera plus que trois magasins à Aix-en-Provence, Avignon et Nice. À l'échelle nationale, seuls 63 points de vente resteront ouverts. Maison Minelli conservera également des points de vente, dits "corners" dans huit grands magasins.

Dans le projet de reprise, les trois repreneurs insistent sur le nouveau positionnement de "maison Minelli", dans un contexte où le prêt à porter de milieu de gamme peine à trouver sa clientèle face au développement de la "fast fashion" et du marché de la seconde main.

Une cession à deux millions d'euros

La marque s'appuiera sur le savoir-faire de Mes Demoiselles, comme l'explique Francky Naccache. "On s'appuie sur sa connaissance de la mode, pour permettre de nous développer à l'international". La stratégie passera aussi par un repositionnement plus "premium" et le développement de la communication digitale.

Les trois investisseurs, Mes Demoiselles, DS Invest et Union Brothers ont déboursé deux millions d'euros pour reprendre les actifs de la société Minelli. Une marque qui vaut ce prix selon Francky Naccache pour "sa notoriété, son ancienneté, la beauté du nom, Minelli et l'historique de la marque... Pour nous il y avait un vrai intérêt à sauver cette marque française".

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