Pour la deuxième fois, le collectif Place aux piétons dévoile les résultats de son baromètre des villes marchables. Sans grande surprise, Marseille se trouve à la dernière place du classement.
Niveau embouteillages, Marseille est souvent en tête de peloton. Dommage pour les piétons, la cité phocéenne est en revanche la pire ville de France (dans la catégorie de plus de 200 000 habitants) pour marcher. La ville se place en dernière position du Baromètre des villes marchables, dévoilé ce mardi 12 septembre par le collectif Place aux piétons.
"On le sait depuis toujours, ce n'est pas une surprise", réagit Marianne Clareté, présidente de la Fédération française de randonnée dans les Bouches-du-Rhône, une des trois associations membre du collectif avec "60 millions de piétons" et Rue de l'Avenir".
Dur de se séparer de sa voiture
Marseille obtient la note globale de 4.3/20, avec un 6.1/20 pour la sécurité, 3.8 pour le confort, 4.5 pour les efforts de la ville, et 4.6 pour les aménagements et services. Pas très glorieux pour la deuxième ville de France. La cité phocéenne est classée dans la catégorie G avec une marchabilité jugée "très défavorable", sachant que la moyenne nationale des 236 villes notées s’établit à 9.2/20. "La note n'est pas très bonne, mais tout le monde connaît la difficulté de pouvoir se déplacer paisiblement dans Marseille, à savoir bénéficier de passage piéton tranquilles, des rues piétonnes non encombrées", poursuit la présidente.
Plus de 70.000 Français – dont 2 741 dans la région Paca – se sont exprimés sur leur ressenti quant à la "marchabilité" de leur commune, selon différents critères : la cohabitation voitures/vélos/piétons, l'envahissement des trottoirs par les deux-roues, les véhicules mal garés, la présence d'encombrants et la signalétique. Il faut dire qu’à Marseille, la voiture et le stationnement posent un très gros problème. "On est dans un passif qui dure depuis de très longues années. L’empreinte de la voiture est fondamentale dans cette ville et certains pensent qu’on ne peut pas s’en passer", assure la présidente. Mais pour que la population se détache de sa voiture, il faut revoir l'offre de transports en commun.
"État catastrophique de la voirie"
Mais le constat de Marianne Clareté n'est pas totalement pessimiste : "Depuis Pompidou, c’était l’emprise de la voiture et la mairie a poursuivi cette logique. Mais c'est en train de se modifier. Seulement, on ne change pas une ville aussi facilement et rapidement." La présidente pointe aussi du doigt le bruit, lié au trafic des deux-roues : "C'est une ville très bruyante, pour ça aussi ce n'est pas très agréable."
La sécurité, l'état de la voirie, l'environnement ou encore la situation des personnes à mobilité réduite font également partie des éléments pris en compte dans cette notation. "Les rues et les trottoirs sont dans un état catastrophique", souligne la présidente.
La volonté de la Ville de Marseille à s'améliorer sur ces points peut offrir une remontée dans le classement, mais c'est un travail de longue haleine qui demandera de longues années avant de voir opérer un changement.