Bastia - OM. A Marseille, l'hommage confiné des victimes de la catastrophe de Furiani

Il y a 28 ans, l'effondrement du stade Armand Cesari, près de Bastia, faisait 18 morts et 2 357 blessés. Parmi les victimes, de nombreux Marseillais, venus supporter l'OM face à Bastia pour cette demi-finale de Coupe de France. En 2020, le traumatisme est toujours aussi fort.

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Un 5 mai 1992. La catastrophe de Furiani lui a retiré son père. Bastien Dumas-Paoli vit à Aix-en-Provence, il a aujourd’hui 30 ans. A cause du confinement, c’est la première fois depuis huit ans qu’il ne peut pas se rendre à Bastia pour commémorer. “C’est très compliqué d’être seul aujourd’hui”, se confie-t-il. 

“Avec ma sœur, on a pris l’habitude d’y aller chaque année. Le 5 mai, on se réunit sur la stèle, avec les autres victimes ou les proches, ça fait du bien”.

Pour lui, 2020 était une année cruciale. Pour la première fois, le gouvernement est favorable à une journée sans match de football le 5 mai : la proposition de loi a été adoptée par l’Assemblée nationale en février dernier. 


L’Aixois se bat depuis 2012 pour cette journée sans football. “Ça devrait bientôt être voté au Sénat”, espère-t-il. “C’est un soulagement, la fin d’un long combat”.

La proposition de loi prévoit de modifier le code du sport pour "qu'aucune rencontre" de Ligue 1, Ligue 2, Coupe de France ou Trophée des Champions ne soit jouée le 5 mai.

Pour lui, le symbole est fort. Il garde de mauvais souvenirs de matchs joués le 5 mai : “Je suis supporter de l’OM. Mais il y a dix ans, quand on est devenu champions de France un 5 mai, ce n’était pas possible de célébrer.”  

“Cette année, on aurait pu enfin se recueillir. On peut se dire que plus personne ne fera la fête un 5 mai”. Aujourd’hui, sa mission est de faire de cette journée un moment éducatif, pour que plus jamais une telle catastrophe ne se reproduise.

Bastien Dumas-Paoli travaille depuis plusieurs années avec le collectif du 5 mai, auprès des écoles ou des centres de formation de football. Ils informent, préviennent et alertent. “C’est la plus grosse catastrophe du sport français. C’est important de le rappeler pour que jamais ça ne se reproduise”.  
 

Je considère qu’on a tenté de m’assassiner pour gagner quatre sous.

Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, de nombreux Marseillais commémorent eux aussi cette catastrophe.
Parmi les 18 morts et 2 357 blessés, le drame de Furiani a touché de nombreux Corses, mais aussi beaucoup de Marseillais. Parmi eux, le journaliste Jean-Paul Delhoume, présent au moment du drame. ​​​28 ans plus tard, il assure que le traumatisme physique et mental est toujours présent.

“Je considère qu’on a tenté de m’assassiner pour gagner quatre sous. Je me sens atteint. Et ça, ça ne partira jamais. Ça ne peut pas s’effacer”. Le Marseillais s’en sort avec quelques séquelles physiques, et des images de morts et de sang en tête.“Je n’y pense pas tout le temps, mais au moins le 5 mai. Cette date est importante. Elle sert de piqûre de rappel”. Celui qui a vu le pire, soutient l’initiative du jour sans football : “Ca devrait être normal. On le doit aux victimes, on le doit aux générations futures”. 
 
Mais le Marseillais reste sceptique : “Tant que ce n’est pas inscrit dans la loi, ils continueront de faire des matchs le 5 mai, tout ça pour des droits TV. S’il n’y avait pas coronavirus cette année, je suis sûr qu’il y aurait eu des matchs aujourd’hui”, déplore le journaliste à la retraite. 

Unis dans la douleur avec les Corses, les supporters de l'OM réclament un jour sans football le 5 mai. 
Après le drame, Jean-Paul Delhoume a été soigné à l’hôpital Nord de Marseille. 20 ans plus tard, le reporter a écrit un livre sur la catastrophe, dont les ventes ont été reversées aux hôpitaux.  
 
Selon lui, en 2020, tous les Marseillais se rappellent encore du drame. “A Marseille, il y a au moins un supporter de l’OM par famille. Le traumatisme n'est peut-être pas aussi vivace qu’en Corse, mais il est toujours bien vivant”.  
 
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